Les suicides de pilotes qui décident d'entraîner leurs passagers dans la mort sont rares, mais ils ont tout de même fait des centaines de victimes depuis la naissance de l'aviation. Voici quatre cas où cette thèse a été privilégiée par les enquêteurs.

12 MORTS RUSSIE, SEPTEMBRE 1976

Le premier suicide de ce genre retenu par les experts en aviation s'est produit en Union soviétique. Un pilote s'est emparé d'un petit Antonov 2 pour aller s'écraser contre l'édifice résidentiel où vivait son ex-femme, dans la ville de Novossibirsk. Douze personnes - dont le pilote qui était seul à bord - sont mortes. Son ex-femme a toutefois survécu à l'impact.

104 MORTS INDONÉSIE, DÉCEMBRE 1997

Les autorités américaines croient que le pilote du Boeing 737 qui assurait la liaison Jakarta-Singapour aurait volontairement éteint l'enregistreur de vol avant de faire piquer du nez son appareil. Il vivait à l'époque une situation professionnelle et financière très difficile. Son collègue ne se trouvait pas dans la cabine de pilotage au moment de l'écrasement. Les autorités locales ont toutefois dit être incapables de déterminer avec certitude les circonstances de ce drame.

217 MORTS ÉTATS-UNIS, OCTOBRE 1999

C'est le cas type du suicide par écrasement d'avion, même si les autorités égyptiennes ont contesté cette conclusion. Le vol d'EgyptAir quitte l'aéroport John-F.-Kennedy de New York, avant de s'abîmer au large du Massachusetts. En l'absence du pilote, sorti de la cabine, l'avion pique du nez alors que le copilote répète la phrase : « Je remets ma vie entre les mains de Dieu. » Le capitaine de bord tentera sans succès de regagner sa place.

33 MORTS NAMIBIE, NOVEMBRE 2013

Le dernier évènement en date, avant celui de cette semaine, était l'écrasement du vol 470 de LAM. Peu après que son copilote eut quitté son siège, le capitaine de bord aurait dirigé son avion vers le sol. Sur l'enregistrement retrouvé dans la boîte noire, on peut entendre des coups donnés dans la porte donnant accès à la cabine de pilotage. Le capitaine avait des problèmes familiaux.

Il arrive parfois que des membres du personnel de bord s'enferment dans une cabine sans conséquences désastreuses. En février 2014, par exemple, un pilote éthiopien a pris le contrôle de son avion afin de le poser en Suisse et de réclamer l'asile. Trois mois plus tard, un conflit entre deux pilotes néo-zélandais poussera le capitaine à refuser que son copilote y entre. Les deux hommes ont été remerciés.