Des regroupements américains de gens d'affaires pressent le Congrès de désamorcer une guerre commerciale avec le Canada et le Mexique, en abrogeant une nouvelle règle qui oblige dorénavant les distributeurs de viande d'en préciser le pays d'origine sur l'étiquette.

Plusieurs présidents d'associations sectorielles sont venus dire mercredi à un comité de la Chambre des représentants, à Washington, que le Congrès devrait modifier cette nouvelle règle sur l'étiquetage et la traçabilité des viandes, avant que les Canadiens et les Mexicains n'imposent des tarifs douaniers, par mesure de représailles.

En vertu de ces nouvelles règles, l'étiquette d'une viande doit préciser où la bête est née, où elle a été élevée et où elle a été abattue.

Le Canada a déjà identifié une série de produits américains qui pourraient être frappés de tarifs douaniers si Ottawa et Mexico obtenaient gain de cause devant l'Organisation mondiale du commerce dans ce dossier. D'éventuelles mesures de représailles pourraient ainsi toucher les producteurs de jus d'orange de la Floride, les exportateurs de vins de Californie et les fabricants américains de produits de chocolat.

Le vice-président de l'Institut du vin de Californie, Tom LaFaille, a soutenu que les exportations de vins vers le Mexique avaient baissé de moitié il y a 10 ans lorsque ce pays a imposé des mesures de représailles, et qu'il a fallu des années à l'industrie pour s'en remettre.

Christopher Wenk, de la Chambre de commerce des États-Unis, a ainsi prévenu les élus, mercredi, que ce dossier devrait être réglé de façon urgente, sans quoi certains exportateurs américains seront lourdement pénalisés.

Les partisans de ces nouvelles règles américaines sur l'étiquetage plaident que les consommateurs ont le droit de connaître le pays d'origine de leur viande.

Les opposants, quant à eux, soutiennent que l'étiquetage n'a aucune influence sur les normes de qualité, qu'il constitue un irritant pour les entreprises, et qu'il équivaut à une mesure protectionniste - les exportations de viande canadienne aux États-Unis ont déjà diminué de moitié.

Le Syndicat national des agriculteurs, qui appuie les nouvelles règles - contrairement à plusieurs autres grandes associations de producteurs d'animaux d'élevage - a demandé quant à lui au Congrès, mercredi, d'attendre la décision de l'OMC avant d'adopter des mesures draconiennes.