Au lieu de se préparer à la grève, le front commun syndical devrait consacrer tous ses efforts à la négociation, estime le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux.

La Presse a révélé hier que le jour même de l'expiration des conventions collectives, le 31 mars, 2500 délégués syndicaux se réuniront pour parler de grève. Le front commun de 400 000 employés des secteurs public et parapublic démarrent la machine: il planifie le dépôt d'une demande de médiation et la négociation d'ententes sur les services essentiels, passage obligé avant de déclencher des débrayages légaux.

Ce branle-bas de combat survient alors que les négociations débutent à peine. Le front commun le justifie en disant que le gouvernement, qui offre des hausses salariales de 3% en 5 ans, fait preuve de fermeture. Il réclame quant à lui 13,5% en 3 ans.

«Que les syndicats se préparent à toutes sortes d'éventualités, c'est un peu normal, a réagi Martin Coiteux hier. Ceci dit, mon appel à eux, c'est que l'énergie qu'ils vont déployer pour se préparer éventuellement à faire une grève, elle serait mieux utilisée aux tables de négociations. Parce qu'on a un certain nombre de problématiques à résoudre ensemble.»

De minces chances

Mais les chances qu'il bonifie l'offre semblent bien minces. Il a fait valoir que sa proposition est «compatible» avec le retour à l'équilibre budgétaire et qu'il ne faut pas compromettre son maintien pour les prochaines années. Il n'est pas question d'augmenter les impôts pour financer des hausses salariales, a-t-il ajouté.

Le premier ministre Philippe Couillard a indiqué que le gouvernement «veut négocier», mais «ne peut pas inventer les ressources financières qui ne sont pas là». Les surplus budgétaires attendus dans les prochaines années serviront de façon «incontournable» à deux choses: réduire le poids de la dette et baisser les impôts, a-t-il martelé.