Le Canada est au premier rang des pays les plus sécuritaires en matière de salubrité des viandes, soutient le Conseil des viandes du Canada.

«En 2014, on était les premiers, juste devant l'Irlande. Ça signifie que notre réglementation s'en va dans le bon sens. On s'en va de plus en plus vers une inspection basée sur le risque afin que les ressources soient mieux réparties», affirme Jorge Correa, directeur technique du Conseil des viandes du Canada, qui représente notamment les emballeurs et les transformateurs canadiens immatriculés au fédéral. Un risque qui sera, selon lui, évalué par Santé Canada et l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA).

Au sujet des allégations d'intimidation des inspecteurs par certains employés des abattoirs, le Conseil des viandes réplique: «J'ai beaucoup d'employés qui assurent l'inspection de la qualité dans les usines qui sont en dépression à cause des inspecteurs de l'ACIA, qui leur mettent de la pression!», lance Jorge Correa.

On trouverait selon lui de bons comme de mauvais exemples autant du côté des employés des abattoirs que chez les inspecteurs. «Parfois, des gens de l'industrie ne sont pas coopératifs; d'autres fois, ce sont ceux de l'inspection. L'interprétation de la loi ou de la réglementation par les vétérinaires ou les inspecteurs peut parfois être problématique. La loi est très peu souple, ce qui amène à des problèmes entre les inspecteurs et l'industrie.»

«Les inspecteurs sont là pour assurer la salubrité de la viande pour les consommateurs. Nous, on est là pour faire de la qualité. On vise tous les deux les mêmes buts», plaide quant à lui Luc Ménard, directeur général de F. Ménard, géant québécois de l'industrie porcine.

Détresse psychologique

De son côté, l'Agence canadienne d'inspection des aliments souligne avoir mis sur pied le Programme d'aide aux employés et à leur famille (PAEF) pour lutter contre la détresse psychologique de son personnel.

«Qu'importe si la source du harcèlement est interne ou externe à l'ACIA, toutes les allégations sont sérieuses», note le service des communications de l'ACIA, qui a uniquement voulu répondre aux questions de La Presse par courriel.

«Depuis quelques années, il y a une présence accrue de cadres supérieurs sur le terrain, y compris dans les abattoirs, et on tâche de faciliter la communication avec les inspecteurs qui ont des préoccupations à exprimer, précise l'Agence. Le programme est conçu pour aider les employés à trouver des solutions à leurs problèmes personnels ou professionnels et à gérer les pressions et le stress avant que la situation ne s'envenime davantage.»

Le Syndicat de l'agriculture déplore cependant n'avoir jamais réussi à être inclus dans l'élaboration de ce programme.