Le ministre canadien de la Défense, Rob Nicholson, de passage à Paris, s'est dit satisfait des progrès réalisés par la coalition qui lutte contre le groupe État islamique en Irak, mais il ne ferme pas la porte à une prolongation de la mission des troupes canadiennes, qui doit se terminer en avril.

«Une décision sera prise par le gouvernement avant l'échéance de six mois», a souligné M. Nicholson, ajoutant que «toute extension de la mission serait présentée au Parlement».

Depuis octobre dernier, quelque 625 militaires canadiens sont déployés en Irak pour apporter du soutien logistique à l'armée irakienne, mais aussi procéder à des frappes aériennes.

À la fin du mois de janvier, le chef d'état-major des forces canadiennes, Tom Lawson, a annoncé que le rôle du Canada en Irak avait «évolué», après que des soldats canadiens se furent retrouvés ciblés par des tirs ennemis, alors qu'ils ne devaient pas, au départ, intervenir dans des combats terrestres.

Malgré tout, M. Nicholson s'est dit «satisfait» des progrès sur le terrain et des avancées des forces irakiennes. «Nous avons reçu une mise à jour à Londres il y a deux semaines, et nous constatons qu'il y a du progrès. Je suis optimiste», a-t-il souligné.

Coopération Canada-France

Le ministre canadien de la Défense était de passage en France pour signer avec son homologue français, Jean-Yves Le Drian, une entente créant le Conseil franco-canadien de coopération en matière de défense, un partenariat renforcé en matière d'opérations et de stratégies de défense et de sécurité.

Rob Nicholson a rappelé que le Canada et la France partageaient une longue histoire de coopération militaire, puisqu'ils ont combattu ensemble dans les deux guerres mondiales, en Afghanistan, en Libye et aujourd'hui au Moyen-Orient contre le groupe État islamique.

«Aujourd'hui plus que jamais, le monde doit composer avec l'incertitude et les changements rapides, a dit le ministre canadien. Ça accroît le besoin pour des partenariats et de la coopération, pour pouvoir faire face à un environnement sécuritaire de plus en plus volatile.»

M. Nicholson a fait le parallèle entre les attaques du début de janvier, en France, et celles qui ont secoué le Canada en octobre dernier.

«Nous aussi, nous savons ce que c'est d'avoir notre capitale en état de siège, a dit le ministre. Partout dans le monde, dans des villes comme les nôtres, l'intimidation et la violence demeurent une menace.»

«Des djihadistes violents s'opposent aux sociétés ouvertes, diversifiées et libres comme le Canada et la France. Mais tout comme les Français, les Canadiens sont forts et refusent d'être intimidés par le terrorisme», a-t-il conclu.