Un col bleu de la Ville de Longueuil aurait laissé sans surveillance une souffleuse en marche en pleine rue mercredi, le temps d'aller se commander un repas dans un restaurant. L'employé a été suspendu avec solde par l'administration municipale.

Vers 17h, Laurent Rioux était en voiture avec sa conjointe sur le chemin Chambly lorsqu'il a vu une souffleuse immobilisée à mi-chemin entre le trottoir et la rue, tambour à aube en marche.

Comme le camion se trouvait à quelques pas d'un restaurant, la femme a décidé de pénétrer à l'intérieur à la recherche de l'employé responsable de la machine. «Elle a demandé à qui cela appartenait. Personne n'a pas répondu.» La dame a ensuite menacé de dénoncer la situation aux autorités, puis «une personne a avoué que c'était son tracteur. Il était en ligne pour commander». L'homme serait ensuite sorti à l'extérieur, aurait éteint le moteur et serait retourné dans la file d'attente du restaurant. «Il y a des garderies dans le coin, il y a des piétons, cela aurait pu être plus grave», a affirmé Laurent Rioux, qui avait filmé une partie de la scène et l'a ensuite diffusée sur YouTube.

La Ville a visionné les images et a suspendu l'employé avec solde, le temps d'achever une enquête administrative. Le col bleu s'est défendu en indiquant que la souffleuse était brisée. «On a été choqué parce que ça contrevient à toutes les normes de sécurité associées. Ça dépasse l'entendement», a indiqué Bernard Bigras, porte-parole de la Ville de Longueuil.

Manifestation

La suspension du col bleu a profondément irrité ses collègues, qui ont organisé une manifestation de soutien hier midi devant les bureaux de l'hôtel de ville de Longueuil. Selon le Service de police de l'agglomération de Longueuil, environ 80 véhicules auraient encerclé les bureaux de la mairesse, Caroline St-Hilaire, pendant une quinzaine de minutes. Les travailleurs municipaux ont aussi déversé des quantités importantes de sel dans le stationnement de l'établissement. La police ne rapporte aucun autre débordement ni arrestation. En entrevue au micro de Paul Houde au 98,5 FM, le président du syndicat des cols bleus de Longueuil a déploré la décision hâtive de la Ville. «Qu'on prenne une photo ou une vidéo, qu'on mette ça sur internet pour dénoncer une situation et c'est le seul tribunal qui existe» a-t-il dit.

La Ville allègue que ce débrayage d'une quinzaine de minutes est illégal et qu'il est susceptible d'avoir réduit le service à la population. «On estime que c'est concerté. On estime que c'est une grève illégale de la part du syndicat», a dit Bernard Bigras. Longueuil a demandé l'intervention de la Commission des relations du travail pour régler la question.