La mairesse de Longueuil et les représentants d'Environnement Canada ont offert hier des versions contradictoires des événements survenus vendredi à la station de pompage, en pleine pénurie d'eau. Caroline St-Hilaire a notamment soutenu que l'agence fédérale avait procédé à l'arrestation d'un de ses employés, une allégation qu'Environnement Canada a clairement réfutée.

«Moi, ce que je sais, c'est que deux fonctionnaires [d'Environnement Canada] sont débarqués, ont pris des photos du permis de conduire de notre employé, sont entrés dans la station de pompage, ont procédé à l'arrestation du superviseur, l'ont questionné», a déclaré la mairesse au cours d'une entrevue à la station de radio 98,5.

Dans un courriel envoyé à La Presse, un porte-parole d'Environnement Canada, Danny Kingsberry, a assuré que ses agents n'avaient pas arrêté d'employé à la station d'épuration des eaux. «Les agents d'Environnement Canada chargés de l'application de la loi ont agi avec respect et avec professionnalisme pendant l'inspection et ils ont suivi les procédures normales», a-t-il ajouté.

Environnement Canada n'a pas installé de scellés afin de boucler la station de pompage de Longueuil, a-t-il aussi assuré, contredisant une fois de plus la version des faits rapportée par la mairesse. «Environnement Canada a mis sous scellé + saisi un équipement de l'usine en plus de verbaliser le responsable des opérations de l'usine», avait écrit cette dernière sur son compte Twitter vendredi.

Caroline St-Hilaire avait alors déclaré que l'installation de ces scellés avait ralenti l'analyse d'échantillons d'eau et retardé le moment de lever l'avis de non-consommation de l'eau. Hier matin, cependant, elle a admis que la présence de scellés n'était «plus claire» et qu'elle ne pouvait plus la confirmer.

Chez Environnement Canada, on a assuré que les opérations effectuées vendredi n'ont eu «aucune incidence sur le prélèvement d'échantillons d'eau potable par les fonctionnaires de la ville».

Saisie d'une pièce

Quant à la saisie d'une pièce d'équipement évoquée par la mairesse, elle a été confirmée par Environnement Canada. «Les agents chargés de l'application de la loi ont confisqué un morceau de canalisation corrodée. Cette canalisation ne faisant pas partie du système d'approvisionnement en eau potable de la ville», a écrit le porte-parole, qui a précisé que l'enquête d'Environnement Canada portait sur le déversement d'hydrocarbures dans le fleuve.

- Avec Hugo de Grandpré et Pierre-André Normandin