L'entreprise de construction Excavations Payette a obtenu hier de la Cour supérieure un bref de saisie visant le Groupe Hexagone dont les chantiers ont aussitôt été visités par des huissiers, a appris La Presse.

Excavations Payette, filiale de la société française Fayolle, veut ainsi forcer Hexagone à lui vendre le secteur des travaux municipaux. La transaction n'a jamais été conclue. Cette action pourrait être également une façon pour l'entreprise de toucher une compensation financière si jamais la transaction ne se réalise pas.

Chose certaine, les huissiers envoyés sur les différents chantiers menés par Hexagone ont répertorié entre autres les équipements qui pourraient servir à payer les dommages qu'Excavations Payette prétend avoir subis.

Le tribunal se prononcera sur le fond du dossier dans les prochaines semaines. Il pourrait être question de millions de dollars.

Le 26 septembre dernier, Hexagone a accepté l'offre d'achat du Groupe Transelec-Common (TCI) pour les «actifs stratégiques», laissant sur le carreau Excavations Payette. La transaction, qui doit recevoir l'aval des autorités réglementaires, concerne les grands travaux et le secteur des travaux municipaux, mais exclut la filiale Gastier.

Quelques jours plus tard, Excavations Payette a répliqué devant les tribunaux afin de forcer Hexagone à respecter l'entente de 17,3 millions qui serait intervenue entre les parties, à la mi-juillet. Se jugeant flouée, Excavations Payette estime avoir engagé des frais importants dans la perspective d'un transfert de propriété. L'entreprise a notamment signé un bail de cinq ans pour de nouveaux locaux et l'aménagement de ceux-ci. Elle a même embauché du personnel et fait des offres à certains employés d'Hexagone.

Excavations Payette n'était pas seule sur les rangs pour mettre la main sur Hexagone, qui connaît des difficultés financières importantes, mais dont la compétence est reconnue dans l'industrie de la construction. La société espagnole Dragados et la française Vinci se sont également montrées intéressées.

Hexagone est constitué des anciennes entreprises appartenant à l'homme d'affaires controversé Tony Accurso. Au moment où Hexagone et le Groupe Transelec-Common (TCI) annonçaient être parvenus à une entente, M. Accurso acceptait de vendre à TCI sa carrière du rang Saint-Elzéar, à Laval.

Il a été impossible hier soir d'obtenir les commentaires d'Excavations Payette ou d'Hexagone.

Rappelons toutefois que le conseil d'administration d'Hexagone a toujours déclaré vouloir privilégier un ou des acheteurs québécois.