La manifestation organisée en marge de l'ouverture des Jeux du Québec par la Coalition syndicale pour la libre négociation a suscité malaises et déception, vendredi soir à Longueuil.

Malaises, car les organisateurs de la rencontre sportive ont dit avoir été contraints d'intervenir auprès des manifestants afin qu'ils changent leur tactique. Déception, parce que la personne la plus attendue de la soirée, le ministre libéral Yves Bolduc, a choisi d'éviter les manifestants en se rendant à la cérémonie par la porte arrière du Colisée Jean-Béliveau de Longueuil.

«M. Bolduc, j'aurais bien des choses à lui dire. Je lui demanderais s'il a remboursé toute sa prime», a lancé le porte-parole de la Coalition, Marc Ranger, en référence aux 215 000 $ que le ministre a touchés pour avoir pris en charge 1500 patients en attente d'un médecin de famille alors qu'il faisait partie de l'opposition. «Avant de nous voler nos régimes de retraite, je lui demanderais comment il se sent d'avoir été médecin et député à temps plein et d'avoir siphonné les fonds publics», a poursuivi M. Ranger. Le libéral a remboursé un peu plus de 55 000 $ cette semaine.

Rencontres avec les jeunes

La colère était évidente dans les mots du syndicaliste. Mais sur le terrain, l'action organisée par la Coalition se déroulait dans la bonne humeur.

En après-midi, le président des Jeux du Québec, Martin Fortier, avait mal caché son malaise devant les intentions de la Coalition. «Leur objectif était de rencontrer les jeunes athlètes, de discuter, de les informer que ça [le projet de loi sur les régimes de retraite] allait toucher leur génération», a-t-il dit. Au terme d'une réunion, les manifestants auraient finalement convenu de revoir leur plan de match.

Sur place, Marc Ranger a nié avoir eu l'intention de rencontrer les jeunes. «Y a-t-il quelqu'un qui a pensé qu'on allait aller voir un jeune de 12, 13 ans pour lui expliquer le rationnel des régimes de retraite? Ben non! a-t-il assuré. On venait ici pour parler aux familles, aux adultes, aux accompagnateurs, pour dire que ça touche tout le monde.»

C'est donc aux adultes que les membres des syndicats touchés par le projet de loi sur les régimes de retraite ont remis des bouteilles d'eau aux couleurs de la lutte syndicale. Quant aux frisbees et autres objets proposés, ils seront remis aux fédérations sportives, «qui en feront ce qu'elles veulent en faire», a précisé Martin Fortier.

Colère contre MM. Coderre et Labeaume

À l'instar des maires qui ont dénoncé cette semaine le projet de loi sur les régimes de retraite, les porte-parole syndicaux en ont contre les maires de Montréal et Québec, Denis Coderre et Régis Labeaume. «On dirait qu'il y a juste deux maires au Québec qui savent gérer. Ce n'est pas vrai!», a lancé Marc Ranger. «Ce sont deux personnes qui ont eu beaucoup de poids lors de l'application du projet de loi», a déclaré le président de l'Association des pompiers de l'agglomération de Longueuil, David Saint-Jean. Selon Marc Ranger, le nombre de maires critiques envers le projet de loi risque d'augmenter. «On a été contactés et on va en rencontrer la semaine prochaine», a-t-il dit.