À quelques jours de la commémoration du premier anniversaire de la tragédie de Lac-Mégantic, des traces de la négligence de la Montreal, Maine&Atlantic Railway (MMA) sont encore présentes sur les voies ferrées québécoises. À Sainte-Sabine, en Montérégie, un train qui a déraillé le 18 juillet 2013 a finalement été déplacé lundi.

La municipalité de Sainte-Sabine n'y croyait plus. Le maire, Laurent Phoenix, avait insisté auprès de Transports Canada, sans succès. «C'était dangereux, explique-t-il. Le train était collé sur le chemin. Les chauffeurs freinaient quand ils le voyaient, ils avaient peur. Là, ils l'enlèvent, je suis bien satisfait!», conclut-il avec le sourire.

Transports Canada avait envoyé un avis à la MMA il y a plusieurs semaines. Le convoi devait être retiré de la voie ferrée parce qu'il était trop près de la chaussée.

Lundi, les employés de l'entreprise Rail Cantech s'affairaient à déplacer la locomotive de la MMA avec un pousse-wagon.

La MMA est en faillite depuis l'été dernier. C'est donc son nouvel exploitant, la CMQ, qui a dû faire appel à une entreprise d'entretien et de réparation de voie ferrée. Selon les employés de Transports Canada qui étaient sur place, tout le convoi devrait être remorqué à Farnham d'ici la fin de la semaine.

Le train de la MMA, qui transportait du soya, a déraillé le 18 juillet 2013, deux semaines après la tragédie de Lac-Mégantic. Personne n'avait été blessé.

Abandonnés sur les rails pendant près d'un an, la locomotive et les wagons ont été vandalisés. Les vitres étaient fracassées, des graffitis ornaient la cabine du conducteur et tout le carburant de la locomotive avait été siphonné.

Le président du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire, Denis Allard, affirme qu'il est inadmissible que le syndic responsable de la faillite de la MMA n'ait pas agi plus vite pour récupérer le convoi.

«La logique de responsabilité civile en matière de sécurité dans les transports aurait dû l'emporter et être au centre du mandat confié au syndic dans le dossier de faillite de la MMA. Ce qui laisse présager que certains ont eu peur de ne pas être payés!»