Une récente étude américaine démontre que l'installation de caméras de sécurité diminue significativement le risque d'homicide sur les chauffeurs de taxi. À l'inverse, l'ajout de vitres séparatrices ne réduirait pas le danger.

Un groupe de chercheurs du National Institute for Occupationnal Safety and Health a comparé le taux d'homicides chez les chauffeurs de taxi dans 26 des plus grandes villes américaines au cours des 15 dernières années. Leur étude publiée en juin dernier dans l'American Journal of Preventive Medicine démontre que les villes où des caméras ont été installées dans les véhicules ont un taux d'homicides quatre fois plus faible que dans les villes sans cette mesure de sécurité.

L'étude a comptabilisé six meurtres de chauffeurs survenus dans des voitures équipées de caméras. Les chercheurs soulignent que ces meurtres sont survenus dans des villes où l'installation avait été décidée par la compagnie de taxi et non par règlementation municipale. «Les politiques de compagnies d'installer des caméras peuvent être efficaces, mais la règlementation municipale obligeant l'installation de caméras semble plus efficace», concluent les auteurs. Ceux-ci ajoutent que «les caméras sont efficaces dans la mesure où leur présence est publicisée.»

Les chercheurs, dirigés par la professeure Cammie K. Chaumont Menéndez, disent avoir été surpris de constater durant leurs travaux que l'installation de vitres séparatrices, aussi appelées partitions, pour protéger les chauffeurs n'aurait pas d'impact sur la sécurité des chauffeurs. Les villes ayant opté pour cette mesure auraient un taux d'homicides similaire à celles n'ayant pas adopté de caméras ou de vitres séparatrices.

Après avoir collaboré à cette étude américaine, le Bureau du taxi de Montréal compte officiellement recommander au début de 2014 à la Ville de Montréal l'installation obligatoire de caméras dans les véhicules de la métropole. L'organisation qui chapeaute l'industrie dit étudier depuis 2009 différentes mesures de sécurité.

Le directeur général du Bureau, Benoit Jugand, affirme que son organisation a même mené des tests terrains sur différents types de caméras. Ces essais ont permis de constater que les images sont de suffisamment bonne qualité pour permettre de faire inculper les gens qui tenteraient de s'en prendre à un chauffeur.

M. Jugand souligne que la règlementation permettait déjà l'ajout de caméras et de partitions. Aucun propriétaire de taxi n'a toutefois installé l'une ou l'autre de ces mesures de sécurité, selon les données du Bureau du taxi.