À la veille d'une consultation devant mener à une nouvelle politique énergétique, un nouveau regroupement prônant l'économie verte invite le gouvernement Marois à «plus de cohérence».

Le regroupement baptisé Switch réunit des environnementalistes comme Équiterre ou la Fondation David Suzuki et des industriels comme l'Association de l'aluminium du Canada qui partagent une vision commune sur les secteurs porteurs de l'économie verte.

Entre autres, Switch vise à réduire la dépendance du Québec au pétrole et à favoriser les secteurs déjà implantés ici, comme les transports collectifs ou l'aluminium.

«Actuellement, il y a un manque de cohérence», dit Steven Guilbeault, d'Équiterre.

Les membres de Switch soulignent le déclin du secteur manufacturier et aussi d'anciens fleurons québécois comme le pharmaceutique. «Il faut quelque chose entre la mine et le Walmart», affirme Andrée-Lise Méthot, de Cycle Capital Management, spécialiste de l'investissement durable.

Selon Jean Simard, de l'Association de l'aluminium du Canada, le renouvellement des infrastructures publiques et les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ouvrent une «fenêtre d'opportunités» qui «ne repassera pas». Mais, dit-il, il faut pour cela que les pouvoirs publics s'assurent que leur volonté se traduise concrètement dans les projets d'investissement.

Étienne Couture, président du Réseau des ingénieurs du Québec, estime pour sa part qu'il y a des domaines, comme les transports collectifs électrifiés, où le Québec est dans une «position extrêmement favorable».

Pétrole albertain

Que dire alors de la volonté du gouvernement Marois de favoriser la venue du pétrole albertain afin de relancer le secteur pétrochimique à Montréal? «Tout le monde s'entend qu'il faut réduire notre dépendance au pétrole, répond Steven Guilbeault, d'Équiterre. Est-ce que Switch va prendre position sur tel ou tel projet? Ce n'est pas notre rôle.»

Cependant, ajoute Mme Méthot, «le secteur pétrochimique mondial est en train de changer». «Il faut de l'innovation pour que la chimie ait moins d'impact sur l'environnement», dit-elle, en citant la réussite de l'entreprise Enerkem et sa technologie de transformation des déchets en carburant, qui pourrait selon elle permettre de créer des centaines d'emplois dans la région.