La GRC s'est invitée pour une rare fois dans le conflit étudiant, procédant mardi matin à la mystérieuse arrestation d'un jeune homme de Sherbrooke qui se rendait en autobus manifester à Montréal avec ses confrères.

Cinq autobus partis de Sherbrooke, transportant des étudiants qui se rendaient au Square Victoria à Montréal, se sont arrêtés à l'Ange-Gardien, en Montérégie, pour une pause aux salles de bain d'un restaurant.

Ces autobus, comme les six autres partis d'ailleurs au Québec pour se rendre à Montréal, étaient suivis par des policiers de la Sûreté du Québec, qui ne les ont toutefois pas interceptés. Quand le groupe de Sherbrooke s'est arrêté, ce sont plutôt des policiers de la GRC qui sont montés à bord de l'un d'entre eux.

«Ils nous ont dit "On ne veut pas vous empêcher de manifester, on n'en a contre personne d'entre-vous, sauf une personne"», a raconté à La Presse une étudiante qui a assisté à la scène.

Les policiers ont placé un étudiant du cégep de Sherbrooke en état d'arrestation et sont repartis avec lui. Les autobus ont pu poursuivre leur route.

Il semble que le jeune homme se serait trouvé à ce moment en bris de condition.

Mais la police montée refuse d'en dire plus, sous prétexte que cette arrestation a été effectuée «en cours d'enquête», et qu'on ne veut pas nuire à cette enquête qui n'est pas terminée.

La GRC n'est jamais intervenue sur le terrain ou pour arrêter des manifestants depuis le début des manifestations au printemps 2012.

Et la police montée dit ne pas s'intéresser à la manifestation du jour, mais avoir arrêté le jeune homme dans le cadre d'une autre enquête dont elle refuse de dévoiler la teneur. En général, les enquêtes de la GRC au Québec visent la criminalité organisée, la fraude à grande échelle, les crimes sur l'Internet ou des dossiers de sécurité nationale.