Benoît XVI a beau être un pape moins charismatique que Jean-Paul II, sa ville natale a tenté de surfer sur le tourisme religieux pendant les huit années de son pontificat.

Pourtant, aucun des villages de Bavière dans lesquels il a passé son enfance ne peut se targuer d'avoir vu grandir Joseph Ratzinger. Dans les 10 premières années de vie du petit Joseph, sa famille a déménagé quatre fois. Le pape a dit à ses biographes qu'il ne gardait aucun souvenir de la ville où il est né.

Peu importe. Dès son élection comme pape, la ville de Marktl, où il est né, s'est lancée dans ce qu'on supposait être le lucratif marché du tourisme religieux. Le maire de Marktl, Hubert Gechmentdtner, a mis sur pied un bureau de tourisme, on a transformé la maison natale du pape en musée et on fait aussi visiter les fonts baptismaux où il a reçu les premiers sacrements. Les produits dérivés n'ont pas tardé à apparaître, créés par les artisans locaux: il y a le pain papal, la bière papale et la saucisse... Ratzinger.

Les premières années de la papauté de Joseph Ratzinger, les touristes ont afflué: 200 000 personnes visitaient Marktl chaque année. Un bon nombre d'entre elles avaient emprunté un circuit organisé par les agences de tourisme de la Bavière: de Marktl à l'Université de Ratisbonne, où Joseph Ratzinger a étudié, on amenait les pèlerins «sur les traces de Benoît XVI».

Au cours des dernières années, le nombre de touristes avait diminué de moitié, a souligné le maire adjoint, Roland Stadler, dans un article publié tout récemment dans le New York Times. «Ça n'a jamais créé de boom économique dans notre ville», disait-il. Les pèlerins, expliquait-il, passaient tout au plus une heure ou deux dans la ville, commandaient une consommation au café local et c'était tout.

Le musée à la mémoire de Benoît XVI est désormais fermé cinq mois par année.