Vito Rizzuto, 66 ans, a décollé vers 5h30 de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau à destination de Punta Cana, en République dominicaine. Selon nos sources, il était accompagné de sa femme et d'un ami proche. Le mafieux aurait pris la voie normale pour l'embarquement.

La nouvelle a été diffusée en primeur par le quotidien The Gazette, qui a rapporté que deux enquêteurs de la police en auraient profité pour lui faire un brin de jasette dans les corridors de l'aéroport avant son départ.

Même si tout indique que le parrain déchu s'est envolé vers le Sud pour des vacances, nos sources n'excluent pas qu'il en profite pour faire des rencontres, loin des projecteurs de la police, comme le font les «sujets d'intérêt» qui en ont les moyens.

Après avoir passé six ans dans les geôles américaines pour les meurtres de trois lieutenants du clan Bonanno, commis à New York en 1981, Rizzuto a été libéré et renvoyé au Canada le 5 octobre dernier. Il a passé quelques jours dans la région de Toronto avant de revenir au Québec. Il serait maintenant bien installé dans la région de Montréal, nous dit-on.

Plus fort chaque jour

Son clan a été décimé durant son absence, à la suite notamment des meurtres de son père Nicolo et de son fils aîné Nick, ainsi que de l'enlèvement de son beau-frère Paolo Renda. Mais il semble que le parrain déchu ait repris de la vigueur, en ralliant des fidèles, des chefs de clan et de nouveaux alliés - comme Gregory Woolley, ex-membre des Rockers, défunt club-école des Hells Angels -, nous ont confié nos sources.

Il semble également que d'autres chefs de clan, à la fidélité incertaine, aient décidé d'abandonner leurs activités ou aient été poussés à le faire. «Chaque jour que Vito Rizzuto passe dans la région de Montréal, sa force s'accroît», nous a-t-on dit.