Maux de dos, crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux: le simple fait de déblayer l'entrée de votre maison peut avoir des conséquences néfastes sur votre santé.

La puissante tempête de neige qui s'est abattue sur le Québec, hier, vous a sûrement forcé à quitter la chaleur de votre foyer pour tenter de dégager votre véhicule.

À 14 h, Thomas Maniopoulos a pris son courage à deux mains et a affronté le mauvais temps afin de libérer son auto. En deux temps, trois mouvements, le résidant de Pierrefonds s'est débarrassé de quelques centimètres de neige. A-t-il toutefois fait attention à ses gestes afin de ne pas se faire mal?

«Il fait froid, je veux juste faire ça vite et rentrer chez moi, a-t-il admis. J'ai mon bonnet sur la tête, mon écharpe et mes mitaines: c'est tout ce qu'il me faut pour pelleter.»

Pour plusieurs, le pelletage n'est qu'une corvée parmi tant d'autres. Pour certains, c'est le souvenir d'un profond traumatisme, qui a laissé des cicatrices à jamais.

C'est le cas, par exemple, de Myriam Bertrand, qui a d'importantes douleurs au dos depuis une tempête hivernale, en 2008. Tout a commencé lorsqu'elle a tenté de déblayer sa voiture.

«J'avais pelleté toute la journée. J'avais très mal au dos et de fil en aiguille, ça a empiré, confie la Montréalaise. J'ai deux hernies discales et c'est la pire douleur qui puisse exister.»

Les Québécois sous-estiment l'effort que le pelletage demande et ne prennent pas les précautions nécessaires pour déblayer en sécurité, indique la physiothérapeute Kim Parizeau de la clinique Évolution Physiothérapie Laval.

«Lors d'une importante tempête, il ne faut pas pelleter d'un seul coup, mais plutôt graduellement, enlever un peu de neige une fois toutes les heures par exemple, illustre la spécialiste. La plupart des gens ne sont pas actifs. Plus les bancs de neige s'accumulent, plus il faut lancer la neige en hauteur et c'est très difficile pour eux.»

Au lendemain de grosses précipitations, il n'est pas étonnant de voir plus de monde dans les cliniques, ajoute Kim Parizeau. Dans certains cas, d'importantes complications, notamment des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, peuvent survenir.

«Les gens consultent principalement pour des entorses, des traumatismes aux vertèbres cervicales, des douleurs aux épaules, etc. Tout cela est dû à la répétition du mouvement et à la grosse charge de neige qu'on doit soulever.»

La physiothérapeute rappelle que la meilleure précaution est l'activité physique, et ce, toute l'année.