Dans la foulée de la commission Charbonneau et l'adoption d'une loi favorisant l'intégrité en matière de contrats publics, une cinquantaine de citoyens ont défilé cet après-midi dans les rues de Montréal pour dénoncer la corruption et la collusion dans les administrations municipales du Québec.

Révélations-chocs, démissions des maires de Montréal, Laval et Mascouche et mesures annoncées par le gouvernement Marois: rien de tout cela n'est suffisant pour le Mouvement du 24 septembre et la Ligue d'action civique, deux organismes citoyens qui organisent une marche dans le cadre de la Journée internationale de la lutte contre la corruption.

Selon les organisateurs, la participation des Québécois dans leur administration municipale laisse à désirer.

«On est très satisfaits de la commission Charbonneau, elle fait un bon travail, mais il faut rester vigilants, explique Patrick Poirier, porte-parole du Mouvement du 24 septembre. Même si le gouvernement prend des mesures, ce n'est pas une raison d'arrêter de surveiller.»

Les citoyens ont tout à gagner en s'engageant pleinement dans les politiques municipales, ajoute M. Poirier. «Notre objectif est d'essayer de conscientiser les citoyens et qu'ils puissent participer aux élections municipales et aux conseils de villes», ajoute M. Poirier.

Rassemblés vers midi au square Victoria, lieu de départ de la marche, les manifestants se sont dirigés vers l'hôtel de ville de Montréal. «Dans la chambre de commerce, il y a des enveloppes brunes», ont-ils chanté.

«La corruption est devenue un système. C'est comme si ça allait de soi», a déploré le citoyen Richard Leclerc. Celui-ci espère qu'à la fin de la commission Charbonneau, les «fraudeurs» seront punis. «C'est bon que toute la merde sorte et qu'on les entende, mais il ne faut pas que ça tombe à plat et que ce soit tabletté.»

Un itinéraire a été remis aux policiers, ont indiqué les organisateurs. Ils ne l'ont toutefois pas respecté, selon le Service de police de la Ville de Montréal. La troupe était alors sur le boulevard René-Lévesque, direction est. «C'est à vos risques», a crié dans son porte-voix un agent à la foule.

La manifestation s'est terminée dans le calme, vers 13h30, devant l'hôtel de ville de Montréal.