Dans la tourmente depuis plusieurs semaines, la Ville de Laval a annoncé ce soir qu'elle suspend tout nouvel octroi de contrat de réfection de chaussée, d'égout et d'aqueduc.

C'est le vice-président du comité exécutif de la Ville de Laval, Basile Angelopoulos, qui en a fait l'annonce lors du conseil municipal. Le maire de Laval Gilles Vaillancourt brillait par son absence ce soir, lui qui est en congé de maladie depuis près de deux semaines.

Le numéro deux de l'administration lavalloise, M. Angelopoulos, a expliqué que cette décision survient dans la foulée du dépôt du projet de loi 1 du gouvernement Marois, qui s'attaque à la corruption.

«Dans cette période de réflexion du maire, j'aimerais rassurer la population lavalloise que nous, les élus du conseil municipal, verrons à la bonne conduite des affaires et nous serons soucieux de notre devoir», a-t-il dit devant une centaine de citoyens, réunis à l'hôtel de ville.

Toutefois, Basile Angelopoulos a indiqué que la ville pourrait accorder l'octroi de contrats qui sont en lien avec «la santé, la sécurité publique et les services aux citoyens afin de préserver un cadre de vie sécuritaire».

Dans un discours prononcé un peu après 20h, le vice-président du comité exécutif a rappelé que Laval fait preuve d'une saine gestion des finances publiques. «J'ai parlé (...) avec des gens qui ont pour mission d'évaluer des pays, des gouvernements (...) et ils nous ont dit qu'on est Canada's best crafted municipality (la municipalité la mieux conçue du Canada).»

Période de questions

Des dizaines de personnes, pour la plupart des membres du parti d'opposition Mouvement lavallois, ont pris le micro, lundi soir, lors de la période de questions. Les allégations concernant le maire Vaillancourt et son administration ont été un sujet chaud.

Le président de la séance, Benoît Fradet, a été catégorique avant de laisser la parole aux citoyens: les propos «qui peuvent susciter un débat» ne seront pas tolérés.

«Est-ce qu'on peut dire qu'à Laval, la corruption on l'avale?» a lancé à la blague un citoyen, sous les applaudissements des gens dans la salle.

Un autre a demandé à ce que tous les montants «des contribuables volés par Vaillancourt» soient remboursés.

Quant à Pierre Anthian, du Mouvement lavallois, il s'est directement adressé à Basile Angelopoulos. «Vous et moi n'avons pas la même définition du mot crise.»

«Je comprends très bien la définition du mot crise et j'assure à la population lavalloise que la ville et ses opérations ne sont aucunement en crise», a répété le numéro deux de Laval.