Si l'annonce du départ de Tony Accurso a attristé certains employés, elle n'a pas créé de commotion: la plupart des travailleurs de la construction rencontrés hier ignoraient que leur grand patron quittait le monde des affaires.

Au chantier du CUSM, près de l'échangeur Décarie, quelques travailleurs s'affairaient en bordure du boulevard Décarie.

«C'est triste», a dit le camionneur Kevin Biebuyck lorsque La Presse lui a annoncé que Tony Accurso se retirait des affaires. «Ses employés sont bien payés et bien traités, a-t-il dit. J'ai travaillé longtemps dans le domaine du génie civil, et je peux dire que les travaux sont de grande qualité.»

Sans surprise

Kevin Biebuyck n'était pas surpris outre mesure de la décision d'Accurso. «Il doit toujours se battre parce que le monde le traîne dans la boue, a-t-il dit. S'il a payé du monde au gouvernement, c'est que quelqu'un au gouvernement le lui a demandé.»

Au siège social de Gastier, à Anjou, les travailleurs de la construction n'étaient pas inquiets pour leur avenir.

«Que ce soit lui ou un autre, l'entreprise va continuer à rouler», a dit le tuyauteur Jean-Marc, qui ignorait lui aussi que Tony Accurso avait décidé de céder sa firme.

Son collègue, qui travaille dans la soudure, a souligné qu'il pourrait facilement trouver un autre emploi ailleurs. «J'ai un métier, alors pour le reste...»

Au siège social de Louisbourg SBC, à Laval, les hommes en complet-cravate qui entraient dans l'immeuble après l'heure du midi ont presque tous refusé de parler aux médias.

«C'est de votre faute, les journalistes, arrêtez de fourrer votre nez partout!», a lancé un employé devant la caméra de TVA.