Une dizaine de maires sont destitués chaque année aux États-Unis par leurs concitoyens excédés de leur incompétence ou soupçonnant des malversations dans la gestion de leur ville, un processus qui n'existe pas au Québec.

La majorité des États américains permettent de destituer leurs élus lorsque les électeurs sont mécontents de leur travail, une procédure baptisée recall. Le recours à cette pratique reste relativement rare, car on recense une cinquantaine de tentatives par année, sur plus de 36 000 municipalités - le Québec en compte 1200.

Forcer la destitution d'un maire n'a rien de simple. La plupart des États requièrent une pétition rassemblant de 10% à 25% des électeurs. Comme la tenue d'un vote est coûteuse, certains gouvernements imposent même aux signataires la facture du scrutin si jamais le processus échoue, relate Kelly O'Keefe, qui se spécialise en recall pour le Lucy Burns Institute, groupe de recherche sur les règles électorales américaines.

Peu de succès

Selon le site Ballotpedia.org de l'institut, la majorité des tentatives échouent. Fréquemment, les instigateurs n'arrivent pas à recueillir suffisamment de signatures. C'est ce qui s'est produit en 2010 à Los Angeles quand un groupe de citoyens inquiets devant la hausse des dépenses municipales n'ont pas réussi à obtenir les 240 000 signatures nécessaires pour remercier le maire Antonio Villaraigosa. Même scénario à l'automne 2011 quand des membres d'Occupy Denver ont tenté de destituer leur maire après l'éviction musclée de leur campement.

Les tribunaux ont également fréquemment bloqué des tentatives de recall. Trois groupes tentent depuis 2010 de faire destituer le maire Ron Littlefield, de Chattanooga au Tennessee, qui dirige depuis 2005 la ville connue pour avoir acheté des vélos BIXI. Un groupe avait d'abord réussi à imposer la tenue d'un scrutin en août, mais l'élu est parvenu à la bloquer en s'adressant aux tribunaux.