Après une hausse remarquable l'an dernier, le nombre de signalements effectués à la Direction de la protection de la jeunesse du Québec (DPJ) se stabilise.

La région de la Montérégie se démarque toutefois pour une deuxième année consécutive avec une hausse globale de 12% des signalements, mais les autorités sont toujours incapables d'expliquer pourquoi.

L'Association des centres jeunesse du Québec a rendu public ce matin son bilan annuel. Il révèle que les Québécois ont logé 77 244 signalements à la DPJ cette année (entre le 1er avril 2011 et le 31 mars 2012). Un peu moins de la moitié des signalements ont été retenus, soit 32 661. Cela signifie qu'ils ont été jugés suffisamment étayés ou préoccupants pour justifier l'ouverture d'un dossier et le déclenchement de mesures sociales. L'an dernier, 76 469 signalements avaient été traités et de ce nombre, 32 265 retenus. L'écart entre 2010-2011 et 2011-2012 est donc très minime. Il faut toutefois noter que l'an dernier, le Québec enregistrait un bond de 8,2 % des signalements, hausse qui s'est maintenue encore cette année. Selon l'Association des centres jeunesse du Québec, cette hausse «génère une importante pression sur l'ensemble du réseau» de la protection de la jeunesse. La détresse des familles est d'ailleurs qualifiée d'«alarmante» par les DPJ du Québec.

Le travail des intervenants est davantage compliqué par le fait que les signalements en sévices gagnent du terrain. Un signalement en sévices est toujours traité dans l'immédiat, peu importe l'heure, et nécessite une intervention souvent plus lourde et impliquant plus de professionnels.

Comme La Presse le révélait vendredi, les Québécois ont signalé, cette année, un nombre record d'enfants battus à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) du Québec. En un an, le nombre de signalements retenus a augmenté de 10%, tant à Montréal que dans l'ensemble du Québec.

Le mystère de la Montérégie

Pour la deuxième fois, la DPJ de la Montérégie enregistre une hausse importante des signalements. On enregistre une hausse de plus de 8% des signalements retenus par rapport à l'année précédente. Lors de la même conférence de presse l'an dernier, le représentant de la DPJ de la Montérégie s'était avoué surpris par cette hausse et avait affirmé qu'il travaillait actuellement à analyser les causes de cette hausse. Il avait émis comme hypothèse que les compressions budgétaires du gouvernement dans les services offerts aux jeunes et aux familles pourraient expliquer l'augmentation du nombre de signalements. Un comité avait été mis sur pieds pour étudier le phénomène.

Un an plus tard, la responsable de la DPJ Montérégie, Maryse Davreux, est incapable de fournir des pistes d'explications, se bornant à dire que la hausse était sans doute «multifactorielle». Des données rigoureuses recueillies au cours de la dernière année seraient toutefois en train d'être analysées. On promet de revenir avec des réponses bien documentées.

Il y a 296 236 enfants de moins de 17 ans en Montérégie.

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Signalements retenus à la Direction de la protection du Québec en 2011-2012

Abandon 119

Abus physique 6889

Risques sérieux d'abus physique 2108

Abus sexuel 1822

Risque sérieux d'abus sexuel 1389

Mauvais traitements psychologiques 4746

Négligence 7550

Risque sérieux de négligence 4348

Troubles de comportement sérieux 3690

Total 32 661

Évolution des signalements en Montérégie

2008-2009: 9334 signalements (3875 retenus)

2009-2010: 9855 signalements (4068 retenus)

2010-2011: 11 304 signalements (5007 retenus)

2011-2012: 12 688 signalements (5413 retenus) 

Source: Bilan 2011-2012 de l'Association des centres jeunesse du Québec