On aurait pu se croire à Montréal. «Charest! ouh-ouh!», scandaient par moments les manifestants, qui arboraient pour la plupart un carré rouge. Ils étaient près d'un millier dans les rues de Burlington. Des Américains, essentiellement.

À la veille de la 36e Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l'est du Canada (CGNA-PMEC), qui se tient aujourd'hui dans la principale ville du Vermont, ce comité d'accueil voulait faire entendre son opposition à différents projets nord-américains.

La grogne sociale qui sévit au Québec y trouvait aussi écho. «On subit constamment des hausses de nos droits de scolarité, qui sont déjà très élevés», a expliqué Marni Salerno, qui vient de terminer ses études à l'Université du Vermont, à Burlington. La jeune femme trouve la détermination des étudiants québécois inspirante.

Mais les manifestants américains ont aussi leurs propres préoccupations. Dans le contexte où les dirigeants nord-américains doivent discuter de politiques énergétiques, les projets de l'oléoduc Montréal-Portland et de la ligne électrique Northern Pass - qui doit permettre à Hydro-Québec d'exporter de l'électricité en Nouvelle-Angleterre, en passant par le New Hampshire -, suscitent la controverse.

«On sait que beaucoup de gens s'y opposent, a dit le premier ministre Jean Charest, qui est arrivé dimanche au Vermont, mais une fois qu'on traverse la frontière, ça devient un enjeu local pour la population de l'État du New Hampshire, c'est à eux de le résoudre.»

Transport ferroviaire

Cette 36e conférence sera également l'occasion pour les premiers ministres et les gouverneurs de discuter de transport ferroviaire et de l'implantation d'un réseau d'approvisionnement pour véhicules électriques.

Jean Charest admet que l'idée d'un TGV est peut-être «un peu ambitieuse», mais il croit possible d'accroître l'efficacité du réseau actuel, notamment par la mise en place d'un poste de prédédouanement à la gare de Montréal - un projet qui «est maintenant sur les rails, mais qui ne l'était pas il y a deux ans».