Jusqu'à 99% des crevettes consommées en Amérique du Nord proviennent d'Asie du Sud-Est, a récemment rapporté l'émission La semaine verte, à Radio-Canada. Or, les élevages de crevettes tropicales sont souvent polluants. «Il y a eu des cas de déforestation de mangroves, des problèmes d'effluents», reconnaît Michel Bélanger, spécialiste en pêche durable chez Metro. Des logos comme celui du BAP (Best Aquaculture Practices) sont apposés sur des sacs de crevettes tropicales surgelées, mais leur valeur est discutée.

Il vaut mieux privilégier la crevette nordique du golfe du Saint-Laurent - notre bonne petite crevette de Matane -, dont la pêche est certifiée par le Marine Stewardship Council (MSC). «C'est un des rares stocks canadiens qui vont très bien», assure Jean-Claude Brêthes, professeur à l'Institut des sciences de la mer de Rimouski, qui a travaillé à sa certification.

Au supermarché, l'origine québécoise des crevettes n'est malheureusement pas toujours précisée, selon Jean-Paul Gagné, directeur général de l'Association québécoise de l'industrie de la pêche (AQIP). «On est en train de travailler à un programme d'étiquetage des produits québécois sur le marché québécois, indique-t-il. Les gens veulent acheter les produits d'ici.» Crevettes, crabe, turbot, maquereau, moules et mactres de Stimpson s'afficheront bientôt plus clairement comme produits du Québec.

«On exporte beaucoup, mais ça crée un meilleur équilibre si on fournit les marchés intérieur et extérieur, souligne M. Gagné. Ça nous aide si un marché est moins bon, comme celui des États-Unis.»

Photo Marco Campanozzi, La Presse

«Le crabe des neiges, le homard du Québec et la truite d'aquaculture sont des super produits, en terme de durabilité, dit Michel Bélanger, océanographe récemment embauché par la bannière Metro. Il faut élargir son horizon.»