L'Agence métropolitaine de transport (AMT) s'est engagée vendredi dernier à adopter de «nouveaux processus de gestion qui visent à se doter des meilleures pratiques en matière de planification de projets», dans la foulée du fiasco financier du train de l'Est, qui a poussé son président Joël Gauthier à la démission.

Vendredi, avec cinq mois de retard, la nouvelle direction de l'ATM a présenté à son conseil d'administration un projet de plan triennal d'immobilisations (PTI) 2012-2014 de 4,1 milliards. Ce plan intègre la plus récente augmentation des coûts du train de l'Est, qui passent de 478 à 632 millions, et rajuste, le plus souvent à la hausse, les coûts prévus de nombreux projets majeurs.

Sa présentation semble toutefois relever de la simple formalité administrative, dans la mesure où ce plan sera périmé avant la fin de l'été. Selon la résolution adoptée vendredi par le conseil de l'AMT, un nouveau plan 2013-1015, qui intégrera ces principes de «gestion de projets standardisée (GPS)», sera présenté à la fin août. Il sera ensuite soumis à l'ensemble des municipalités et des sociétés de transports en commun de la région métropolitaine.

En entrevue à La Presse, à la veille de la présentation de ce document, le président et directeur général intérimaire de l'AMT, Paul Côté, a répété à maintes reprises, en parlant du train de l'Est, qu'il n'est pas magicien. «Quand le dentifrice est sorti du tube, je ne peux pas le remettre dedans», dit-il.

Sa priorité, dit-il, sera de veiller «à ce que les projets structurants qui sont déjà engagés se réalisent dans les meilleures conditions. Cela veut dire avec des objectifs clairs, des jalons clairs, pour savoir exactement où on s'en va avec nos projets, que ce soit le train de l'Est, les centres d'entretien, les prolongements du métro ou les projets dans le tunnel du mont Royal, qui sont tous de très gros projets structurants.»

Une organisation discréditée

Nommé le 16 février à titre de président-directeur général par le ministre des Transports Pierre Moreau, l'ancien PDG de VIA Rail a pris la barre d'une organisation discréditée par le fiasco du train de l'Est, secouée par le départ de son président et remise en question dans ses fondements mêmes par une autre «réforme» de la gouvernance et du financement des transports en commun dans la région métropolitaine.

«Aucune entreprise ne peut prétendre que le départ de son président est un événement comme un autre, a affirmé M. Côté en entrevue. On tient compte du passé. On ne peut pas en faire abstraction, mais je ne vais pas passer mes journées là-dessus. La clientèle ne veut pas ça, le ministre ne veut pas ça, et le conseil d'administration de l'AMT non plus.»

«Quand j'ai rencontré les employés, dit M. Côté, je leur ai expliqué que mon rôle sera de faire en sorte qu'ils soient fiers de ce qu'ils font, fiers des réalisations accomplies, et qu'ils soient confiants par rapport à l'avenir de l'AMT.»

«Les discussions actuelles sur la gouvernance, sur le financement, sur nos mandats sont nécessaires, conclut-il. Mais on ne doit pas en faire une distraction. Je me suis engagé à tenir le personnel au courant de ce qui se passe, et je vais tenter de les représenter du mieux que je peux.»

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Dépenses 4,1 milliards > Le PTI 2011-2013 prévoit des projets totalisant 4,1 milliards de dollars. Les projets déjà autorisés, en cours de planification ou de développement totalisent 1,7 milliard pour les trois prochaines années. Leur réalisation nécessitera des «contributions municipales de 39,105 millions, en hausse de 8,7% par rapport au budget de 2011».