Rio Tinto Alcan entend utiliser tous les recours disponibles afin de retrouver l'accès à son usine d'Alma. Aucun chargement n'a pu entrer, ni sortir de l'aluminerie depuis le début du conflit de travail, affirme la porte-parole de la compagnie, Claudine Gagnon. Une situation qui ne peut durer alors que l'aluminerie produit à 66% de sa capacité. Quant au syndicat, il soupçonne l'entreprise d'utiliser de la main d'oeuvre illégale et demande une enquête du gouvernement.

«Nous exerçons tous les recours nécessaires pour faire libérer les accès qui sont bloqués de façon illégale», rapporte la responsable des relations publiques, Claudine Gagnon. Cette dernière ne peut révéler l'avancement des démarches à l'heure actuelle.

Du côté syndical, le représentant des Métallos, Dominic Lemieux, s'attend à recevoir des injonctions dans un avenir rapproché. «Nos procureurs sont en «stand-by», dit-il. Lorsque les injonctions arriveront, nous irons défendre notre position.»

La journée de lundi a débuté alors que les travailleurs installés à l'angle de la rue des Pins et du chemin de la Dam-en-Terre ont repoussé un camion qui tentait de quitter le périmètre de l'aluminerie. Aucun bris n'a été rapporté.

Dimanche, les syndiqués ont reçu deux mises en demeure de la compagnie. La première avait pour objet de dénoncer l'obstruction de la voie ferrée menant à l'usine. Une remorque a été installée de façon à empêcher les trains de se rendre à destination. Celle-ci a finalement été retirée. Une deuxième mise en demeure concernait les deux points de rassemblement des travailleurs. «Évidemment, celle-là est demeurée lettre morte», exprime Dominic Lemieux.

Briseurs de grève?

Le Syndicat des travailleurs de l'aluminium d'Alma a demandé à la ministre du Travail, Lise Thériault, de dépêcher des enquêteurs à l'usine. Le Syndicat soupçonne en effet RTA d'utiliser de la main d'oeuvre illégale depuis le début du conflit. Quelque 200 cadres opèrent l'usine depuis dimanche où travaillent près de 800 employés en temps normal. Le Syndicat doute que les deux tiers de la production puissent être assurés par les cadres, soit le cinquième de l'effectif habituel de toute l'usine.

La direction de RTA soutient qu'elle n'a fait appel à aucun briseur de grève afin de poursuivre ses opérations. «J'affirme de façon catégorique que nous respectons les lois», insiste Claudine Gagnon, lorsque questionnée sur le sujet.

Selon la porte-parole, l'Usine Alma est uniquement opérée par les 200 cadres. «Nous ne savons pas combien de temps cela pourra durer, confie la responsable. C'est la première fois que nous vivons une telle situation.»

- Plus de détails dans le Quotidien demain.