Plusieurs années se sont écoulées depuis la fermeture de la «Consol», à La Baie. Le président de la chambre de commerce de Saguenay, Éric Dufour, lui-même un Baieriverain, déclarait, le 12 juillet dernier, dans ce même journal, que l'arrondissement allait quand même bien.

Je me suis demandé sur quels critères monsieur Dufour s'est appuyé pour faire une telle affirmation. De nouveaux investissements, comme un quai de bateaux croisières qui fonctionne tout au plus deux mois par année, une compagnie de fabrication de petits avions qui n'a pas encore fait ses preuves, un village maritime en voie de construction que les visiteurs pourront venir admirer gratuitement ou presque, des dépliants, une crème molle ou un café à la main, le retour incertain à long terme de «La Fabuleuse», un beau grand parc en lieu et place de la défunte usine...

On se retrouve à des années-lumière des retombées économiques engendrées par une entreprise comptant plus de 600 travailleurs hauts salariés ; même si cette dernière bénéficiait à l'époque des largesses de nos gouvernements en matière de taxes et d'impôts.

Escadre

Dans l'arrondissement de La Baie, il n'y a, présentement, que la base militaire qui possède, dans une certaine mesure, le calibre d'une grande entreprise pour générer des retombées économiques importantes. Si on compare ces dernières avec celles des réalisations que les contribuables saguenéens paient de leur poche, c'est comme vouloir comparer le jour sans nuages avec la nuit profonde.

Quant à l'avenir de la 3e Escadre, qui laisse songeur, monsieur Dufour, il peut se rassurer. Avec le gouvernement de «va-t-en-guerre» qui nous dirige à Ottawa, pour qui la meilleure défense (contre qui ?) est l'attaque, cet avenir m'apparaît plus qu'assuré.

Une étude que la chambre de commerce devrait commander et mettre sur la table des Baieriverains, en serait une fournissant des données concernant, entre autres, leur santé financière et mentale, leur qualité de vie d'aujourd'hui, comparées avec celles des belles années de la Consol.

Également, pour en savoir un peu plus sur l'exode des jeunes. Je suis convaincu qu'on apprendrait que les choses ne vont pas aussi bien dans les foyers baieriverains que le laisse entendre monsieur Dufour.

Je me rappelle que peu après la fermeture de l'usine d'Abitibi, le maire de Saguenay, Jean Tremblay, avait déclaré détenir une carte maîtresse dans sa manche ; ce qui a eu l'heur de susciter quelque espoir chez les Baieriverains. Car, affirmées dans un contexte de disparition de 600 emplois, les paroles du maire laissaient peu de place à l'interprétation.

Allait-il nous annoncer un investissement majeur à La Baie ?

On connaît la suite...

Gérard Audet

Saguenay