Une forte cellule orageuse a touché mercredi après-midi la région de Noyan, en Montérégie, et causé d'importants dégâts. La tempête n'a duré que cinq minutes, mais des dizaines d'arbres ont été arrachés et des demeures ont subi des dommages.



Par un pur hasard, La Presse s'est retrouvée au coeur de la tempête. Le vent et la pluie étaient si forts qu'il était impossible de voir à l'extérieur. Des grêlons gros comme des billes sont tombés pendant une minute. «Tout était blanc! Les arbres tombaient de partout! C'était fou!», a témoigné Robert Lacroix, rencontré rue du Bord-de-l'eau Sud quelques minutes après l'orage.

Dans les rues de Noyan, les poubelles et les déchets traînaient partout. Plusieurs arbres barraient la route. De bons Samaritains n'ont pas tardé à venir les enlever.

Gilles Denis était sorti faire des courses quand la tempête a frappé. Cet amateur de planche à voile n'a pu que constater les dégâts en rentrant chez lui. Une de ses voiles était dans un champ de maïs, à environ 200 m de sa maison. Dans sa cour, deux immenses arbres centenaires ont été déracinés. Le fil électrique qui relie sa maison au réseau a été arraché. «L'orage a vraiment dû être violent pour faire tant de dommages», a dit M. Denis.

Sa voisine, Renata Belotti, a vu la tempête. Elle a eu la peur de sa vie. «Il y avait un bruit terrible, les arbres se cassaient, j'ai pensé que c'était la fin du monde!», a dit Mme Belotti, qui n'avait plus d'électricité mercredi après-midi. Environ 800 clients d'Hydro-Québec étaient sans électricité mercredi vers 17h. Mais la situation était appelée à s'améliorer rapidement.

Mauvais sort

C'est la deuxième fois en peu de temps que Dame Nature s'acharne sur Noyan. La petite municipalité a été durement touchée par les inondations historiques qui ont causé tant de dommages dans la région, en mai et juin.

Carole St-Jean, qui habite au bord de l'eau, n'était de retour chez elle que depuis quatre jours, mercredi, parce que son quartier était trop inondé. Après le passage de la tempête, elle marchait dans les rues, l'air complètement abattu. «C'est juste fou. On pensait s'en être sorti, mais là, ça recommence!», a-t-elle dit.

Un peu plus loin, Tina Beaver regardait un immense arbre qui s'était abattu devant chez elle. «Je n'ai jamais vu une tempête comme ça! Mais c'est correct. Je voulais me débarrasser de cet arbre de toute façon!», a-t-elle dit en riant.

Il est encore trop tôt pour dire si la tempête qui a touché Noyan était en fait une tornade. «Pour arracher de tels arbres, les vents doivent être d'au moins 100 km/h», explique le porte-parole d'Environnement Canada, André Cantin, qui signale aussi des dommages dans la région de Farhnam.