Les nouvelles allégations de financement irrégulier à Laval ne justifient pas que le gouvernement adopte de nouvelles mesures. La vérification administrative déjà entamée suffit, croit le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard. «Le ministère et ses vérificateurs sont en train de regarder cet aspect-là, avec le Directeur général des élections (DGE)», a indiqué M. Lessard lundi.

Selon une enquête du Devoir, le parti PRO du maire de Laval, Gilles Vaillancourt, a financé en partie ses activités partisanes avec des fonds publics. L'argent provenait de l'enveloppe réservée pour payer les dépenses de recherche et de secrétariat des élus municipaux. Ces fonds publics auraient entre autres servi à déménager un local électoral et à payer un chapiteau, des affiches, des lettres d'invitation ainsi qu'un autobus pour organiser un événement dans une cabane à sucre. Toutes ces demandes ont été approuvées par M. Vaillancourt. Le maire assure qu'elles figurent dans les dépenses dévoilées au DGE. Il dit avoir agi en bonne foi et promet de rembourser les dépenses qui seraient jugées non conformes.

L'automne dernier, le ministère des Affaires municipales avait entrepris une vérification administrative pour examiner entre autres l'attribution des contrats à Laval. Depuis le début de cette vérification, plusieurs allégations ont éclaboussé le maire Vaillancourt. Parmi elles: le député libéral Vincent Auclair et l'ex-ministre péquiste Serge Ménard, qui disent s'être fait offrir une enveloppe d'argent par le maire lors de leur campagne électorale.

Le Parti québécois a déjà demandé au gouvernement Charest de mettre la ville de Laval sous tutelle. Son critique en matière d'Affaires municipales souhaite que le ministre Lessard adopte une attitude plus musclée envers Laval. «M. Lessard n'a eu aucune gêne l'hiver dernier pour demander au maire (de Mascouche, Richard Marcotte) de réfléchir à son avenir. Pourquoi n'en fait-il pas autant avec le maire de Laval?», demande-t-il. Le PQ répète que cet exemple prouve une fois de plus la nécessité de déclencher une enquête publique indépendante sur l'industrie de laconstruction et le financement des partis politiques.