L'entreprise californienne Simple fait des lacets à partir de bouteilles de plastique, des semelles en pneus de voiture, des coussinets en rebuts de moquette, des bandes de protection en chambres à air de vélo et des dessus en coton biologique. De plus, elle imperméabilise ses chaussures en chanvre avec de la cire d'abeille. Sa plus récente innovation écolo? BIO-D, une collection de chaussures biodégradables.

Traditionnellement, les semelles en caoutchouc ou en EVA (éthylène-acétate de vinyle) mettent environ 1000 ans à se décomposer dans les lieux d'enfouissement. Grâce à la technologie EcoPure, on pense avoir réussi à réduire ce temps de décomposition à 20 ans. EcoPure, que l'on injecte dans les semelles, est en fait un groupe de microbes qui, dans les bonnes conditions, mangent le plastique et l'EVA.

N'ayez crainte, on nous assure que vos chaussures Simple ne se désagrégeront pas à vos pieds! Pour ce faire, elles doivent se trouver dans un environnement riche en microbes, humide et faible en oxygène. C'est l'entreprise Brooks qui a été la première à utiliser cette technologie, en 2008, dans ses chaussures Trance 8. Un grand pas pour l'environnement!

Simple est née en Californie en 1991, en réaction à la guerre des marques et des innovations technologiques dans le domaine du basket. Son slogan? A nice little shoe company (traduction libre: une petite entreprise de chaussures sympathique).

En 2004, Simple est achetée par Deckers, le groupe qui possède également la marque UGG. C'est à ce moment qu'elle décide de prendre le virage écolo. En 2005, elle lance sa collection Green Toe, composé de deux modèles seulement. En 2006, on continue d'innover en réduisant l'emballage au minimum et en explorant le bambou. On lance aussi des sacs.

En 2007, c'est au tour de la collection EcoSNEAKS de voir le jour. L'année 2008 est quant à elle consacrée à la diversification des matières: coton bio, chanvre, pneus et chambres à air.

Finalement, la «petite entreprise sympathique» a fait un bon bout de chemin en peu de temps.

En cette fin de l'année 2009, Simple souhaite maintenant se faire connaître et combattre les préjugés qui sévissent toujours envers la mode écolo.

«Il faut faire de l'éducation, croit Stéphane Pinoul. Les grands détaillants de chez nous sont encore très réticents à acheter des produits issus de la mode durable et éthique. Je voyage souvent à Vancouver pour participer à des salons et à des expos de mode écologique, et je peux vous dire que le Québec accuse un retard dans ce domaine.»

L'année 2010 sera consacrée au style. «On veut offrir des produits plus élégants et plus mode. Le public cible de Simple est composé de jeunes plutôt éduqués, avec une conscience écologique.»

C'est bien parti. Les modèles pour enfants sont adorables, les sandales pour femmes suivent les tendances de l'heure et les hommes trouveront bien un modèle à leur goût dans le lot de baskets offerts. Côté prix, Simple est imbattable. Rares sont les chaussures qui dépassent les 100$; la plupart se vendent environ 60$. Mais retenez-vous, ce n'est pas une raison pour surconsommer!

À Montréal, les chaussures Simple sont vendues, entre autres, à La Godasse, chez Belle et rebelle, au Yéti, chez Mochico et chez Tony Pappas.