Connaissez-vous Victoria? Cette attachante nonagénaire, créée par Dulcinée Langfelder en 1999, prend d'assaut la scène de l'Agora de la danse, jusqu'au 7 novembre. Et, heureux hasard, la production célèbre son 10e anniversaire en pleine Semaine des proches aidants. Une occasion aussi de discuter du vieillissement. Victoria est une vieille femme, en fin de vie, confinée à un fauteuil roulant. Elle lutte contre son corps qui l'abandonne et sa tête qui s'embrouille. Parce qu'elle aborde de plein fouet le thème de la démence et de la perte d'autonomie, cette production pourrait être sombre et triste... et elle l'est, certes. Gâteuse, Victoria ? Certainement, mais elle est aussi espiègle, têtue, attendrissante et fantasque. En mettant à profit ses talents de danseuse, de conteuse, de comédienne, de clown et de mime, Dulcinée Langfelder, si habile à incarner des personnages mi-amers, rend Victoria terriblement attachante. Surtout que la fine spécialiste du théâtre d'objets et du jeu de mots sait passer, en un clin d'oeil, du réalisme au merveilleux. Même confinée à son fauteuil roulant, Victoria et son fidèle aide-soignant, incarné tour à tour par Érik Lapierre et Éric Gingras, ont fait le tour du monde, puisque la production a été présentée dans une quinzaine de pays, en six langues. Par ailleurs, en l'honneur de la Semaine des proches aidants, les représentations du 5 et du 6 novembre seront suivies de discussions publiques.

Victoria, jusqu'au 7 novembre à l'Agora de la danse. Info et extrait: www.agoradanse.com.