Les espoirs de voir l'économie américaine rebondir ont grandi, hier, en raison de nouvelles meilleures que prévu concernant les secteurs de la construction et manufacturier, de même que du redressement des ventes de maisons.

Ainsi, les dépenses de construction aux États-Unis ont affiché leur plus forte progression depuis un an, selon des chiffres publiés par le département du Commerce.

En données corrigées des variations saisonnières, ces dépenses ont avancé de 0,8% par rapport à août, alors que les économistes tablaient sur un recul de 0,2%. Une hausse aussi élevée n'avait pas été vue depuis septembre 2008.

Celle-ci doit cependant être nuancée par la révision en baisse du chiffre d'août: les dépenses ont reculé ce mois-là de 0,1%, alors que le département du Commerce avait annoncé initialement une hausse de 0,8%.

La hausse de septembre a mis fin à quatre mois consécutifs de baisse des dépenses de construction, en chute de 13% sur un an.

Les dépenses de construction résidentielle privées, l'une des composantes les plus suivies, ont confirmé leur redressement, progressant pour le troisième mois de suite, de 3,9% en septembre (du jamais vu depuis 2003) après 3,8% en août et 0,1% en juillet.

Les dépenses de construction privées hors logement (commerces, industrie, infrastructures, etc.), qui avaient mieux résisté fin 2008 et début 2009, suivent désormais une tendance inverse, diminuant pour le cinquième mois de suite de 1,8%. Dans l'ensemble, les dépenses de construction privées (65% du total) sont en hausse pour le deuxième mois de suite, de 0,5% en septembre.

Les dépenses publiques ont atteint en septembre un montant jamais vu, après avoir progressé de 1,3% par rapport à août. En outre, le nombre de contrats signés pour acheter des maisons déjà existantes a grimpé pour le huitième mois consécutif en septembre, selon la National Association of Realtors.

L'activité manufacturière a aussi crû aux États-Unis en octobre au rythme le plus soutenu en plus de trois ans, selon des données publiées par un organisme privé. Cette activité a été stimulée par les dépenses gouvernementales, la nécessité pour les entreprises de refaire leurs stocks et la demande plus forte venant de l'étranger.

Il reste qu'à cause de la rareté des emplois, du resserrement du crédit et de la prudence des consommateurs en ce qui concerne leurs dépenses, on ignore si la vigueur de la reprise peut se poursuivre tandis que les programmes de relance gouvernementaux approchent de leur fin.

Par exemple, les contrats pour acheter des maisons ont augmenté parce que les acheteurs se hâtent de profiter des crédits d'impôt accordés aux premiers acheteurs avant que ce programme ne se termine à la fin du présent mois. Le Congrès américain travaille à l'heure actuelle à faire en sorte que le crédit soit offert jusqu'au 30 avril prochain.

Christina Romer, qui est à la tête du Comité des conseillers économiques du président Obama, a souligné la semaine dernière que les stimuli gouvernementaux ont déjà eu leur plus gros impact, ajoutant qu'ils ne contribueront pas à la croissance économique de manière significative l'an prochain.

L'organisme Institute for Supply Management (ISM) a précisé hier que son indice du secteur manufacturier avait crû en octobre à la cadence la plus vive depuis avril 2006. Ainsi, l'indice ISM se situait à 55,7 le mois dernier, comparativement à 52,6 en septembre. C'est le troisième résultat de suite au-delà de 50, ce qui indique une croissance.

En avril 2006, l'indice ISM affichait 56.