Les fusions et les acquisitions ont continué à se succéder à un bon rythme dans l'industrie de l'aérospatiale et de la défense au début de 2009. Par contre, la valeur des transactions a piqué du nez. Et ce, autant sur la scène mondiale que sur la scène canadienne.

«Les temps sont incertains, commente Mario Longpré, responsable du groupe Aérospatiale et défense de PriceWaterhouseCooper pour le Canada. Personne ne veut faire de grosses acquisitions.»

Dans un rapport d'analyse, PriceWaterhouseCooper a dénombré 135 fusions et acquisitions à l'échelle internationale au cours des six premiers mois de 2009, soit presque autant que les 141 transactions dénombrées au premier semestre de 2008.

Toutefois, leur valeur totale dépasse à peine le milliard de dollars US, alors que les transactions enregistrées au premier semestre de 2008 avaient une valeur totale de 12 milliards US. En un an, la valeur moyenne des transactions a chuté de 82 millions US à un peu plus de sept millions US.

Il n'y a eu que six transactions d'une valeur d'au moins 50 millions US au cours des six premiers mois de 2009 dans l'aérospatiale et la défense sur l'ensemble de la planète. Aucune n'a dépassé le milliard de dollars. Par comparaison, il y en avait eu cinq pour l'ensemble de 2008. La société italienne Finmeccanica avait notamment annoncé l'acquisition de l'américaine Drs Technologies pour 5,1 milliards US.

PriceWaterhouseCooper attribue cette situation à la récession mondiale, au manque de liquidités et au resserrement du crédit

Selon M. Longpré, on remarque la même tendance sur la scène canadienne. Ce sont les petites transactions qui ont la cote. Les entreprises font des acquisitions de taille modeste pour compléter leur portefeuille de services, viser de nouveau créneaux, se diversifier davantage.

«Les sociétés savent bien que le domaine de l'aéronautique est cyclique, souligne M. Longpré. Elles veulent une base de revenus qui soit moins sujette aux variations de l'aviation commerciale. Elles veulent augmenter leur présence dans le domaine militaire, par exemple, ou même dans le domaine de la santé.»

Une autre donnée illustre la taille plus réduite des transactions en 2009: PriceWaterhouseCooper note que l'acquisition de participations minoritaires a représenté 67% des transactions annoncées pendant la première moitié de 2009 sur la scène internationale, comparativement à 27% pour l'ensemble de 2008 et 18% pour l'ensemble de 2007.

PriceWaterhouse Cooper signale également une participation moindre des investisseurs financiers. Ils n'ont participé qu'à deux transactions d'une valeur supérieure à 50 millions US au cours du premier trimestre de 2009, soit une chute de 67% par rapport à la même période de 2008.

M. Longpré s'attend à ce que le deuxième semestre de 2009 ressemble fortement au premier dans le monde et au Canada. Il ne faut pas s'attendre à de grosses acquisitions.

«Nous sommes déjà au début de novembre, et il n'y a rien eu jusqu'ici dans le semestre», indique M. Longpré.

Selon lui, l'activité reprendra en 2011 et 2012. Les entreprises auront alors accumulé un trésor de guerre significatif et pourront sauter sur les occasions qui se présenteront. Ça va bouger!»

PriceWaterhouseCooper rappelle qu'historiquement, les activités de fusion et d'acquisitions augmentent de façon importante après les récessions. La firme s'attend à ce que cette reprise soit plus forte du côté civil que du côté militaire, parce que l'importante dette américaine pourrait freiner les dépenses liées à la défense aux États-Unis.