Une juge de la Cour supérieure de l'Ontario a autorisé Canwest Global Communications, hier, à transférer le quotidien National Post à sa société en commandite qui détient les autres quotidiens du groupe, une décision que souhaitaient les dirigeants de Canwest pour empêcher la fermeture du journal torontois.

La juge Sarah Pepall, qui préside les audiences relatives à la restructuration de Canwest en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies, a donné la permission à la société de transférer le National Post au sein de la division Canwest Limited Partnership - qui ne s'est pas placée à l'abri des créanciers. Cette division rassemble notamment les quotidiens The Gazette de Montréal, Ottawa Citizen et Edmonton Journal.

Un avocat de Canwest avait affirmé en cour, plus tôt hier, qu'une telle mesure assurerait non seulement le maintien des activités du National Post, mais qu'elle était essentielle pour la restructuration de l'entreprise.

«Les activités du National Post et des entités de LP sont très intégrées et interdépendantes», avait souligné Lyndon Barnes.

«Sans une telle entente, il deviendra plus difficile de restructurer l'une ou l'autre des deux entités», avait-il ajouté.

Le National Post compte 277 employés et en cas de fermeture, ils auraient tous été remerciés.

Le groupe Canwest tente de se restructurer après s'être placé sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. L'entreprise fait face à une dette de 4 milliards.

La direction de Canwest a indiqué qu'elle voulait achever la restructuration sous supervision judiciaire au cours des prochains mois, préférablement d'ici janvier 2010.

L'entreprise de Winnipeg, qui exploite également le réseau de télévision Global, avait fait cette demande à la cour concernant le National Post afin d'économiser de l'argent.

Dans des documents déposés en cour, Canwest a fait remarquer que le Post avait généré des pertes de 62 millions au cours des quatre dernières années, sans tenir compte des intérêts, des impôts, de la dépréciation et de l'amortissement.

«Depuis sa création en 1998, le National Post n'a jamais généré de profits et continue d'enregistrer des pertes d'exploitation importantes», affirme Canwest dans les documents.

Le Post doit également 139,1 millions à Canwest Media, sa société de portefeuille, parce que celle-ci l'a aidé à payer ses salaires et ses dépenses en immobilisations.