Le ministre des Finances Jim Flaherty estime que la relance de l'économie canadienne demeure «fragile et timide».

Il a fait ces commentaires hier, à la suite de la publication par Statistique Canada de données sur le produit intérieur brut qui révèlent que l'économie s'est contractée de 0,1% en août par rapport au mois de juillet.

Il s'agit de la quatrième baisse mensuelle en six mois, soit de mars à août.

En mars, le PIB avait reculé de 0,5%. Il avait continué de décroître en avril et mai, de 0,4%. Il avait faiblement augmenté de 0,1% en juin, pour demeurer inchangé en juillet.

D'août 2008 à août 2009, le PIB canadien a reculé de 4%.

La baisse du mois d'août est principalement imputable à l'industrie de l'extraction du pétrole et du gaz, qui a connu une baisse de l'ordre de 2,3%. Des travaux d'entretien de certaines installations de pétrole brut sur la côte Est ont notamment ralenti la production.

Le secteur minier, excluant le pétrole et l'extraction de gaz, a diminué de 1,4%. L'activité manufacturière a diminué de 0,7%.

Les ventes en gros ont baissé, reflétant la faiblesse de la demande extérieure et intérieure.

Du côté des bonnes nouvelles, on peut noter que les ventes au détail ont augmenté de 0,3%, au même titre que le secteur public, qui a connu une hausse de 0,4%. Le domaine de la construction a gagné 0,2% et le niveau d'activité des courtiers en immobilier est resté élevé pour un troisième mois consécutif.

Les marchés réagissent

En guise de comparaison, l'économie américaine a connu une hausse de 3, 5% de juillet à septembre. Le ministre Flaherty, qui se trouvait hier à Toronto pour une annonce concernant une foire agricole, a relativisé ces bons résultats de nos voisins du Sud. Ils seraient principalement attribuables à certains programmes qui ne sont pas reconduits, telle que la prime à la casse pour les voitures.

Les marchés ont fortement réagi à ces résultats, à commencer par le dollar canadien qui a plongé de 1,29 cent, pour terminer la semaine à 92,43 cents US.

Selon des économistes, ces mauvais résultats de l'économie canadienne feront en sorte que les prévisions annoncées la semaine dernière par la Banque du Canada ont peu de chances de se réaliser. La banque centrale prévoyait une croissance de 2% au troisième trimestre.

Avec seulement les données de septembre à venir, il faudra un rebond massif pour cette période pour répondre aux attentes.

Selon l'économiste principal de la Banque Scotia, Derek Holt, si ces chiffres sont ceux d'un début de relance, «c'est un début de relance très timide».

Il ajoute que la force du dollar ayant fortement réduit le niveau d'exportations et stimulé les importations en septembre, il est possible que l'ensemble du trimestre devienne négatif. Cela voudrait dire que la récession ne serait techniquement pas terminée.

Toutefois, la majorité des économistes, incluant M. Holt, croient que le troisième trimestre sera légèrement positif, mais pas assez pour augmenter le niveau de confiance des consommateurs et très loin du 3,5% d'augmentation estimé par les autorités américaines pour la même période.