Comme il n'y a pas beaucoup de nouveaux biréacteurs d'affaires qui s'apprêtent à décoller, Héroux-Devtek prospecte davantage du côté militaire.

«Il n'y a pas beaucoup de nouveaux programmes à l'horizon dans le domaine des avions d'affaires, a observé le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek, Gilles Labbé, au cours d'une conférence téléphonique organisée hier à l'occasion de la divulgation des résultats du deuxième trimestre. Nous nous concentrons sur d'autres programmes, surtout des programmes militaires.»

Il y a un peu plus d'un an, Héroux-Devtek a remporté deux importants mandats dans le domaine de l'aviation d'affaires, soit la conception et la fabrication du train d'atterrissage du Learjet 85 de Bombardier et des Legacy 450 et 500 d'Embraer.

«Ce sont des projets stratégiques, a noté M. Labbé. Ces appareils entreront en service en 2012 et 2013, à l'occasion de la reprise.»

Mais depuis, le ralentissement économique a freiné la conception de nouveaux avions d'affaires. Alors que d'intéressantes occasions se sont présentées du côté de la défense. Héroux-Devtek a notamment signé un protocole d'entente pour la fabrication des trains d'atterrissage qui équiperont les hélicoptères Chinook H-47 vendus par Boeing à l'extérieur des États-Unis.

Il y a également des occasions intéressantes du côté des manufacturiers de gros avions commerciaux, qui veulent réduire le nombre de leurs fournisseurs et qui cherchent ainsi des intégrateurs.

La diversification d'Héroux-Devtek lui a permis de limiter les dégâts au deuxième trimestre: les ventes n'ont diminué que légèrement, passant de 77,3 millions à 76,6 millions de dollars. Le bénéfice net a quant même chuté de 14%, passant de 4,1 millions à 3,5 millions.

En fait, le secteur aérospatial s'est bien tiré d'affaire: les ventes ont augmenté de 4,1% pour atteindre 70,9 millions, et le bénéfice d'exploitation a augmenté légèrement, passant de 5,3 à 5,6 millions. L'accélération du programme du Joint Strike Fighter a notamment permis de compenser le ralentissement du côté des biréacteurs d'affaires.

C'est surtout le secteur industriel qui a écopé au deuxième trimestre: les ventes ont dégringolé de 38,6% et le bénéfice d'exploitation a fondu de 1,5 million à 700 000$.

M. Labbé continue à croire au potentiel à long terme de ce secteur, qui comprend notamment des turbines pour la production de l'énergie.

Le grand patron d'Héroux-Devtek s'attend à ce que les revenus de l'entreprise en 2009 demeurent stables par rapport à ceux de 2008. Il ne s'attend pas à une grande croissance en 2010.

L'action d'Héroux-Devtek a perdu 18 cents pour clôturer à 5,02$ à la Bourse de Toronto hier, un recul de 3,5%.