Si le poisson occupe une place importante dans votre alimentation, vous avez certainement remarqué que votre note d'épicerie est plus élevée depuis quelques mois. Le prix des aliments, en général, a augmenté de 2,8% durant la dernière année. Dans le cas des poissons, l'augmentation est de 8,8%. «Il faut retourner 10 ans en arrière pour voir une hausse aussi considérable», note Sébastien Lavoie, économiste à la Banque Laurentienne. La mauvaise température de l'été, qui a réduit la quantité de poisson pêchée dans certaines régions, serait en partie responsable de cette hausse.

«Le poisson, c'est comme la Bourse», lance Guylaine Lévesque, propriétaire de la poissonnerie La dorade rose de l'avenue du Mont-Royal. Plusieurs facteurs vont déterminer le prix des espèces, explique-t-elle. L'offre, la demande, le prix de l'essence. Un dollar canadien fort va faire augmenter le prix de certaines espèces et en faire baisser d'autres. Présentement, le saumon américain coûte, en général, moins cher. Mais le poisson étant une ressource naturelle, de soudaines intempéries peuvent tout changer. Un tsunami ou un gros ouragan en Asie fait grimper d'un coup le prix de la crevette, explique Guylaine Lévesque.

Il y en aura toujours pour tous les prix, tempère Miguel, de la poissonnerie Antoine, avenue du Parc. Un produit de la mer quelconque gardera son bas prix, inflation ou pas, alors qu'un poisson issu de la pêche durable ou un poisson sauvage coûtera effectivement plus cher. Globalement, le poissonnier confirme toutefois la hausse des prix. Assez pour faire diminuer la consommation? «Le poisson est considéré comme un luxe en alimentation», note Sébastien Lavoie. Certaines personnes pourraient effectivement décider de le remplacer par une livre de viande hachée, affirme l'économiste. Mais les plus fidèles, dit-il, trouveront des substituts à même le comptoir du poissonnier. Le prix du thon, par exemple, est en baisse ces temps-ci; en période de récession, ce poisson de luxe est moins en demande.

Boisson

Une boisson énergie pour les enfants

Plusieurs parents connaissent bien les cartes de jeu Chaotic, que les enfants collectionnent et s'échangent dans les cours d'école. Fort de ce succès, Chaotic est maintenant aussi une boisson énergisante, que les petits peuvent se procurer aux mêmes endroits que leurs cartes. Comme elle est destinée à des enfants, la boisson ne contient ni taurine ni caféine.

Des parents sont néanmoins inquiets de voir des enfants du primaire se promener avec une canette qui ressemble beaucoup à celles des boissons énergisantes que consomment leurs aînés. À l'Association pour la santé publique du Québec, on est aussi très préoccupé par l'arrivée de ces produits, qui donneront aux enfants l'habitude de boire des boissons énergisantes. Les enfants seront tentés de vite faire le saut vers la boisson originale, croit Émilie Dansereau, responsable du dossier à l'Association.

Au Canada, à la seule exception de Guru, les boissons énergisantes ne sont pas considérées comme des aliments, mais comme des produits de santé naturels. Elles devraient normalement recevoir un numéro d'autorisation avant de se retrouver sur les tablettes, mais comme Santé Canada n'arrive pas à évaluer les dossiers des entreprises qui les produisent, les boissons peuvent être vendues avec une autorisation temporaire. Personne ne vérifie le contenu de la canette. «C'est une situation absurde», dit Émilie Dansereau, qui déplore aussi les techniques de marketing de plusieurs fabricants, qui attirent une clientèle très jeune.

Fruits et légumes

L'arrivée du sac de filet

Apporter son sac réutilisable à l'épicerie est vite entré dans les habitudes. Tellement qu'on se sent désormais mal à l'aise de sortir du supermarché avec des sacs de plastique si l'on fait une course-surprise au retour du bureau et que l'on n'a pas les sacro-saints sacs sous la main...

Cette semaine, les épiceries Metro ont lancé les premiers sacs réutilisables pour les fruits et légumes. Ils sont maintenant en vente dans les épiceries du groupe. Combien de temps avant qu'ils n'entrent dans les habitudes des consommateurs?

Pêche

Maquereau au menu

La saison de la pêche au maquereau est terminée depuis un mois au Québec, mais pas le boulot des pêcheurs et transformateurs qui veulent que leur poisson se retrouve davantage dans les assiettes des Québécois. Entre 35% et 50% des maquereaux pêchés ici sont destinés à la consommation humaine. L'autre partie est utilisée dans d'autres types de pêche, comme appâts pour attirer les crustacés. Les gens de l'industrie du maquereau souhaitent qu'une part beaucoup plus importante de leurs prises se retrouve au menu des Québécois, rapidement. «Malheureusement, c'est un poisson qui est méconnu, estime Jean-Marc Marcoux, de l'usine Unipêche, qui transforme le maquereau à Pasbébiac. Même ici, en Gaspésie, on commence à peine à le manger. Pourtant, c'est un excellent poisson.» L'industrie du maquereau s'est lancée dans une campagne de promotion commune, il y a deux ans. On voulait alors attirer les consommateurs soucieux de leur santé, en mettant bien en évidence ses qualités nutritives. On veut maintenant vanter les principes de pêche durable observés au Québec. Tout le maquereau destiné à la consommation humaine est pêché à l'hameçon, explique Léon Després, coordonnateur de la Table des pêches maritimes de Gaspé.

«En Europe, les consommateurs payent déjà plus cher pour des poissons pêchés à l'hameçon», précise M. Marcoux. Ce qui laisse deux avenues aux pêcheurs québécois: se tourner vers le marché européen ou sensibiliser les consommateurs d'ici aux principes de la pêche durable. Les deux options sont envisagées.

sberube@lapresse.ca