Réalisé à Saint-Pétersbourg, le catalogue de la saison automne-hiver 2009-2010 de la marque québécoise Deux par Deux met en vedettes des fillettes aux vêtements «colorissimes», comme ceux des poupées russes ou matriochkas.

Claude Diwan, présidente, s'est rendue sur les lieux, accompagnée du photographe Michel Setboun et de la styliste Claudine Blanchet. Autour d'eux, une vingtaine de petits Russes ont joué les mannequins, sous l'oeil attendri de leur maman poule.

Pourquoi aller si loin pour créer un catalogue de mode enfantine (0-12 ans)? «Auparavant, nos catalogues étaient faits au Québec, mais depuis cinq ans, nous nous déplaçons et travaillons avec des enfants de différents pays, dans des endroits parfois perdus ou mythiques. C'est un tourisme exceptionnel et, je l'avoue, c'est ma récompense», confie celle qui, en 1986, a cofondé Deux par Deux, une marque reconnue pour sa maille aux combinaisons de couleurs saisissantes.

C'est d'abord dans un village berbère marocain que l'idée de faire appel à des enfants du monde lui est venue. «J'ai eu la piqûre», admet-elle.

L'équipe s'est ensuite rendue au Pérou, en Mongolie et à La Havane.

Repérés par des guides, des amis ou des habitants, les enfants sont rémunérés avec de l'argent et des vêtements, selon les ententes.

Et quelle est la destination pour le catalogue du printemps 2010? «Cape Cod, répond Claude Diwan et, dans ce cas, les enfants proviennent d'une agence de mannequins», précise-t-elle.

«Parfois, il y a des réactions un peu négatives, mais ce n'est pas grave, car la grande majorité des gens sont séduits par notre démarche, ajoute Maurice Elmaleh, cofondateur. Les enfants du monde entier sont attachants et ils forment l'avenir de l'humanité», rappelle-t-il.

Détail étonnant: les lieux où sont réalisées les photos n'influencent aucunement la conception des vêtements. De fait, les destinations sont choisies alors que la collection est déjà produite!

«Mais il y a toujours une magie qui se produit entre les vêtements et le lieu. Je dirais même que l'endroit met nos créations en valeur», observe la dirigeante.

Dans le cas de Saint-Pétersbourg, on jurerait que les vêtements des fillettes ont été créés localement. Pourquoi? En raison d'un choix très judicieux d'accessoires, comme des chapkas et des couvre-chefs de l'Armée rouge.

Pour l'automne, la collection de vêtements présentée dans la ville de Pierre le Grand se caractérise par l'utilisation de toutes les nuances du violet, une abondance de rayures, de jolies broderies et, bien sûr, une joyeuse dose de rouge fruité. «Il faut toujours du rouge pour Noël, c'est essentiel», rappelle la directrice artistique.

Enfin, les vêtements Deux par Deux sont conçus à Montréal et produits en Asie. «Nous avons toujours milité pour une production au Québec, mais nous avons dû nous tourner vers l'Asie afin de survivre», admet Maurice Elmaleh.

Les prix oscillent entre 30$ et 70$. www.deuxpardeux.com