À la veille du dépôt officiel des demandes du front commun du secteur public, les syndiqués ont fait une démonstration de force, hier soir, des milliers d'entre eux s'étant réunis à Montréal pour marquer le dépôt.

Le Centre d'éducation physique et des sports de l'Université de Montréal (CEPSUM) était bondé dès 19h et la soirée de mobilisation a aussi été diffusée sur l'internet.

Le front commun des secteurs public et parapublic est d'une rare ampleur pour cette ronde-ci, puisqu'il représente 475 000 employés de l'État, notamment les infirmières, les enseignants et les fonctionnaires. Et ses membres semblent déterminés, cette fois-ci, à ce que le front commun tienne la route jusqu'au bout, sans scission, ce qui n'a pas toujours été le cas.

Il n'est d'ailleurs pas si fréquent que les syndicats de toutes les centrales et organisations se réunissent ainsi, non pas pour manifester, mais pour tenir un rassemblement commun de mobilisation. Ils étaient plus de 5000 au CEPSUM, selon les organisateurs.

Un rassemblement qui transcende les appartenances syndicales, «c'est arrivé assez rarement et, surtout, ce n'est jamais arrivé au moment de l'ouverture d'une négociation», a concédé la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, en entrevue lors du rassemblement.

«Mais je pense que c'est dans l'air du temps et que ça traduit très bien l'état d'esprit des gens. Ils veulent réussir. Ils sont déterminés et ils sont heureux de se rencontrer en front commun dès le départ. Tout le monde comprend la nécessité de miser sur la solidarité et de la construire au quotidien», a poursuivi la dirigeante syndicale.

L'ambiance était à la bonne humeur, avec de la musique et des bâtons tonnerre pour encourager la clameur. «Le moral est là et les gens savent qu'ils sont sous-payés», a lancé le président de la FTQ, Michel Arsenault, en entrevue.

«Les gens savent que l'État n'a pas le choix; il faut rémunérer les employés de l'État correctement. Il y a un réajustement à apporter. On traîne la queue», a-t-il ajouté.

Le dépôt des demandes syndicales pour les questions qui concernent tout le front commun, comme les salaires et le régime de retraite, sera donc fait officiellement aujourd'hui.