Pour la première fois, les électeurs montréalais interrogés par Angus Reid-La Presse les 28 et 29 octobre choisissent la lutte contre la corruption et la transparence comme «la plus grande priorité de la prochaine administration municipale».

Auparavant, les électeurs estimaient que la modernisation des infrastructures devait être la priorité de la prochaine administration. C'était le choix de 25% des personnes interrogées lors de nos sondages des 23 et 24 septembre et des 14 et 15 octobre. La transparence et la lutte contre la corruption arrivaient en deuxième position avec 17% lors du premier sondage et 15% lors du second. Après les déclarations fracassantes faites par l'ex-chef de l'opposition officielle Benoit Labonté, à Radio-Canada puis à La Presse, sur le financement illégal des partis politiques et la corruption dans le milieu municipal, la tendance s'est inversée en l'espace de deux semaines. Avec 26%, la lutte contre la corruption et la transparence deviennent la priorité des électeurs, devant la modernisation des infrastructures, avec 16%.

«C'est vraiment devenu LA question de ces élections municipales, dit Jaideep Mukerji, vice-président affaires publiques d'Angus Reid Strategies. Quand on regarde tous les autres coups de sonde qu'on a faits, c'était important, la lutte contre la corruption, mais ce n'était pas l'enjeu numéro 1. Là, c'est devenu la plus grande préoccupation des Montréalais. Ça change un peu la dynamique des élections. D'ailleurs, le nombre de personnes qui disent que les scandales influenceront beaucoup ou modérément leur vote est passé de 53% à 61%.»

»La bombe de M. Labonté»

Selon M. Mukerji, «le tournant a été la bombe de M. Labonté qui a fait des dégâts surtout pour M. Tremblay et aussi pour Mme Harel. Et c'est M. Bergeron qui en a surtout tiré profit».

Le sondage révèle aussi que six personnes interrogées sur dix (60%) considèrent que les efforts de Gérald Tremblay pour régler les problèmes de corruption à l'hôtel de ville de Montréal ont été «mauvais ou extrêmement mauvais». Ils ne sont que 3% à les avoir trouvés «très bons» et 25% à les avoir trouvés «bons».