Il n'est pas facile d'être un père dans un couple moderne. Non seulement les pères vivent-ils des défis en lien avec l'éducation des enfants et la paternité, mais ils subissent également plusieurs contraintes et frustrations qu'il ne faut pas sous-estimer et qui sont liées à leur conjointe.

Le père nouveau s'implique beaucoup, surtout auprès des enfants, c'est du moins son intention. C'est un souhait profond et souvent naturel qu'il a de s'engager dans la vie de ses enfants. Son élan est d'en faire autant que maman. Le problème toutefois, c'est qu'il semble parfois difficile pour maman d'accepter d'abandonner son monopole, sa suprématie sur le territoire de la famille, afin de faire de la place à papa... Alors ce dernier se retrouve dans une position où il doit composer avec la « reine « de la maisonnée.

Il y a la façon de faire aussi: est-ce que papa peut s'occuper de bébé-enfant à sa façon ou existe-t-il seulement une bonne façon de faire, c'est-à-dire celle de maman ?

Prenons l'exemple du papa qui convainc sa blonde de prendre un répit d'une fin de semaine. Papa seul avec les enfants se débrouille très bien, mais différemment ! Malheureusement, il est presque assuré que sa conjointe fera une colère lorsqu'elle reviendra. Elle se plaindra d'un ménage mal fait, d'un menu qui aura été malsain selon elle, d'un horaire inadéquat pour les enfants, d'activités mal choisies, ou d'autre chose. Le conjoint avisé saura qu'elle se fâche parce qu'au fond elle se sent coupable d'être partie, elle souhaite se sentir indispensable et elle ne veut surtout pas être complètement détrônée! Il n'en reste pas moins que c'est désolant pour le père. Ce père qui ne sent pas qu'il fait les choses comme il faut, surtout quand les règles changent...

Car voilà un autre de ses défis : maman modifie les règles selon le goût du moment... Citons des exemples : parfois il est interdit d'acheter du jus pour les enfants, d'autres fois le jus est permis mais seulement dans les lunchs, et encore à d'autres moments, le jus est bon pour les enfants. Par bout il ne faut manger que du bio, à d'autres moments c'est le prix des aliments qui importe et une fois de temps en temps, on s'en fout.

Et puis il y a les demandes, les requêtes constantes avec contraintes... prenons l'exemple de la tondeuse : « Chéri, il faudrait bien que tu passes la tondeuse aujourd'hui, tu ne penses pas ? « « Mais chéri, ne la passe pas tout de suite car fiston dort. « Et puis quand fiston est réveillé : « Chéri, pourrais-tu préparer le dîner ? « Et tout de suite après dîner, « Chéri, je vais faire une sieste avec fillette «. Enfin à 16h00 : « Chéri, pourquoi n'as-tu pas encore passé la tondeuse !? «

Un père en couple moderne peut se sentir tiraillé : vouloir être très présent auprès des enfants et de la famille en bon père et conjoint qu'il est, mais vouloir tout autant partir en courant afin de ne plus se faire pourchasser, critiquer et n'y rien comprendre...

Enfin, le père peut être troublé par la belle-famille. Pour toutes sortes de raisons, les parents de la maman sont souvent très présents dans la maisonnée et on dirait qu'ils ont carte blanche dans leurs agissements... Si la belle-famille le fait, c'est acceptable. Mais si le père ou les parents du père osent le faire... alors attention ! C'est délicat et frustrant.

Il n'est pas facile d'être un père nouveau en ces temps modernes... Il faut être très compréhensif et flexible. Êtes-vous d'accord ? Pas d'accord ? Est-ce votre point de vue ? Et les mères, quel est le vôtre ?

irislesieur@latribune.qc.ca