La Sûreté du Québec enquête sur un contrat d'asphaltage accordé par l'arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles. C'est une conseillère de l'opposition qui a porté plainte, intriguée par l'ampleur des coûts du contrat.

Après des mois de recherche, Suzanne Décarie, du parti Vision Montréal, est allée porter son dossier à la police de Montréal, le 23 septembre. Six jours plus tard, l'enquête a été confiée à la Sûreté du Québec (SQ).

Suzanne Décarie a découvert au printemps dernier que la réfection d'une portion de la 32e Avenue, à Pointe-aux-Trembles, avait coûté beaucoup plus cher que prévu. Elle avait d'ailleurs refusé en mars dernier d'approuver une résolution pour couvrir le dépassement de coûts.

L'arrondissement a payé 897 290$ pour asphalter 330 m de rue, soit 24% de plus que prévu. «Et en plus, le prix initial était deux fois plus élevé que ce qui est payé ailleurs à Montréal», soutient Mme Décarie, qui se base sur ses propres recherches.

Suzanne Décarie s'étonne d'un autre aspect du contrat: les entrées des deux entreprises situées sur la 32e Avenue ont été partiellement ou entièrement asphaltées pendant les travaux. Les entreprises, Mivela Construction et Groupe Séguin, font souvent affaire avec l'arrondissement, souligne Mme Décarie.

Jacques Martineau, directeur de cabinet du maire de l'arrondissement, soutient que les deux entreprises ont payé pour la réfection de leur entrée. Selon lui, le dépassement de coûts a été causé par des travaux visant à assurer un meilleur écoulement des eaux.

«Je trouve ça assez particulier que Mme Décarie décide de porter plainte à quelques jours des élections, a dit M. Martineau. Ça fait plusieurs mois qu'elle parle de ce contrat, qui a pourtant été fait dans les normes et en présence d'un inspecteur de la ville centre.»

Avec André Noël