«Il faut qu'on retrouve le sens de notre ville. On a sous-traité Montréal», a déploré Louise Harel, lors d'un point de presse, hier, en réaction à un article paru dans La Presse, dévoilant les détails d'un rapport interne de la Ville qui révèle que «Montréal a perdu la maîtrise de ses projets, au profit du privé».

Pour remédier à la situation, la candidate à la mairie de Montréal sous la bannière de Vision Montréal répète qu'elle va commencer par remettre sur pied le service d'urbanisme de la ville centre. «On veut aussi reconstruire le service du contentieux de la Ville», a-t-elle ajouté.

«Je le dis, et je le répète depuis quatre mois, explique Mme Harel. La sous-traitance est beaucoup trop chère. On a malheureusement donné les clés de la Ville au privé, notamment dans le contrat des compteurs d'eau, avec l'utilisation des firmes-conseils. Pourquoi pensez-vous que j'ai dit que j'avais mal à ma ville?»

Dans un rapport de 16 pages remis au maire sortant Gérald Tremblay, que La Presse a obtenu, Rachel Laperrière, nouvelle directrice générale, écrit qu'il y a eu «déperdition des compétences, ce qui n'a pas permis aux ressources internes (professionnels de la Ville) d'assurer un encadrement adéquat et d'assumer le rôle de gardien des actifs».

Peu de temps après le point de presse, Richard Bergeron, du parti Projet Montréal, a réagi au rapport de Rachel Laperrière, en indiquant qu'il «s'est levé plus d'une dizaine de fois au conseil municipal pour dénoncer l'administration sur cette question». Selon Richard Bergeron, ni le parti de Gérald Tremblay (Union Montréal) ni le parti formant l'opposition officielle (Vision Montréal) ne se sont levés à ce sujet.

Le maire sortant, Gérald Tremblay, qui a défendu son point de vue sur les ondes de Radio-Canada, hier midi, en faisant remarquer qu'il s'agit «d'un rapport préliminaire», n'a pas rappelé La Presse. Rachel Laperrière a décliné toute forme d'entrevue avec les médias.

De passage dans l'arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, l'équipe de Louise Harel a aussi annoncé, hier, la mise en place d'un fonds récurrent, de 1 million par année, pour les sports d'élite et de loisir en cas de victoire. Elle s'engage aussi à ajouter 5 millions au budget annuel de 15 millions consacrés au rajeunissement des installations sportives à Montréal.

Afin de parvenir à financer le fonds, le parti Vision Montréal compte sur les surplus réalisés avec les droits de mutation immobilière, communément appelés «taxe de bienvenue», s'élevant à 47 millions, cette année. Le bras droit de Louise Harel, Pierre Lampron, compte aussi sur les économies faites grâce à l'engagement de réaliser des gains de productivité de 5%. Vision Montréal répète qu'il n'a pas l'intention de hausser l'impôt foncier des contribuables lors de la première année d'un éventuel mandat à la tête de Montréal.