La deuxième vague de grippe A (H1N1) provoque beaucoup d'inquiétude au sein de la population. Depuis une semaine, les cliniques médicales sont submergées d'appels, et les médecins, bombardés de questions.

Le téléphone n'a pas dérougi hier à la clinique médicale 4470, rue Beaubien Est, à Montréal. La réceptionniste, Louise Leclerc, a répondu à une multitude d'interrogations sur la grippe A (H1N1). Les deux tiers des appels portaient sur le nouveau virus, estime-t-elle.

«C'est épouvantable! a lancé Mme Leclerc, jointe en après-midi. Une dame vient de m'appeler pour me demander si elle doit se procurer un papier prouvant qu'elle peut se faire vacciner en priorité. À mon avis, le message des autorités de santé publique ne passe tout simplement pas.»

Plusieurs personnes appellent dans les cliniques pour s'informer des modalités de la vaccination, ajoute Angélique, la réceptionniste de la clinique médicale Laval-des-Rapides. Des gens se sont même présentés sur place dans l'espoir de recevoir le vaccin.

Les médecins doivent eux aussi composer avec les interrogations de leurs patients, selon Louis Godin, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec. Le Dr Godin a pris part hier après-midi à une conférence téléphonique avec les présidents des 19 associations de la province.

«Nos médecins nous ont dit qu'ils ont constaté plus d'inquiétude chez les patients au cours des derniers jours. Les gens qui consultent ont beaucoup de questions par rapport à la grippe A (H1N1).»

Conséquence: les médecins doivent accorder plus de temps à leur patient, ce qui met «beaucoup de pression sur le système de santé», selon Louis Godin.

Hausse d'affluence

La deuxième vague de grippe A (H1N1) provoque une légère hausse d'affluence dans certaines cliniques sans rendez-vous. À l'ouverture de la clinique CAMU Longueuil, hier, 30 patients attendaient déjà la réceptionniste.

Les cliniques de la Montérégie, de la couronne ouest de Montréal, de l'Estrie et de la Mauricie sont particulièrement achalandées, selon Louis Godin. «Les médecins ont observé plus de syndromes d'allure grippale, indique-t-il. On présume que l'activité commence à être de plus en plus importante dans ces régions-là.»

Les urgences des hôpitaux de la région métropolitaine ont également été légèrement plus occupées. Des porte-parole de plusieurs établissements ont confirmé à La Presse que des patients atteints du virus étaient hospitalisés.

Plusieurs hôpitaux ont modifié leur politique. Certains établissements, comme l'hôpital du Sacré-Coeur, dirigent les patients présentant des symptômes de grippe dans des cliniques afin d'éviter une propagation.

Au CHUM, les gens qui pourraient être porteurs attendent dans une zone séparée. Des établissements montréalais refusent les visiteurs de moins de 18 ans et limitent les heures de visite. On insiste un peu partout pour que les patients qui toussent portent un masque et se lavent les mains.