La chute des prix du logement aux États-Unis a ralenti un peu plus que prévu en août, à 11,3% sur un an, selon l'indice S&P/Case-Shiller, mesurant les prix dans les 20 plus grandes agglomérations américaines, publié hier.

Les analystes prévoyaient que cet indicateur ferait apparaître un recul des prix de 11,9% après une baisse de 13,3% sur un an en juillet.

L'indice S&P/Case-Shiller est dans le rouge depuis le mois de janvier 2007, et avait touché le fond en avril 2009.

Les prix du logement ont augmenté en glissement mensuel pour le quatrième mois consécutif. La hausse a été de 1,2% en moyenne dans les 20 plus grandes agglomérations du pays, comparativement à une progression de 1,6% le mois précédent.

D'un mois sur l'autre, les prix n'ont baissé que dans trois métropoles: Charlotte, dans l'Est, Cleveland, dans le Nord, et Las Vegas, dans l'Ouest.

Baisse de la confiance

Par ailleurs, selon l'indice du Conference Board, la confiance des consommateurs américains a de nouveau baissé en octobre, ce qui a pris au dépourvu les analystes pour le deuxième mois de suite, et est lourd de menaces pour la consommation des ménages au quatrième trimestre.

Après son recul inattendu du mois de septembre, l'indice de confiance établi par cet institut de conjoncture privé a plongé de 5,7 points pour s'établir à 47,7, son plus bas niveau depuis le mois de juillet.

Les analystes s'attendaient à le voir progresser légèrement pour s'établir à 53,5.

La baisse résulte d'un recul des deux composantes de l'indice: celle mesurant l'opinion des Américains sur la conjoncture actuelle est tombée à 20,7 (-2,3 points), son plus bas niveau depuis plus de 26 ans, tandis que celle évaluant leur opinion sur les perspectives économiques à six mois plongeait de 8,0 points, à 65,7.

«Les consommateurs s'attendent en nombre croissant à une détérioration du climat des affaires et du marché du travail dans les mois à venir», relève le Conference Board dans le compte-rendu de son enquête, réalisée auprès de 5000 ménages jusqu'au 21 octobre.

«Les consommateurs restent également assez pessimistes en ce qui concerne leurs revenus futurs, ce qui devrait entraver les dépenses pendant la période des fêtes de fin d'année» (qui court d'Halloween, à la fin d'octobre, à la veille du jour de l'An), ajoute l'institut.

Une majorité relative de 47,1% des sondés ("0,8 point par rapport à septembre) estime la conjoncture mauvaise, et une autre de 49,6% ("2,6 points par rapport à septembre) estime qu'il est «difficile de trouver un emploi», ajoute l'étude, notant que la proportion des consommateurs attendant une hausse de leurs revenus dans les six mois à venir a baissé de 0,9 point, à 10,3%.

Selon Ian Shepherdson, économiste de l'institut HFE, la chute de la composante mesurant les perspectives des consommateurs à six mois est une «mauvaise nouvelle», car celle-ci est un «indicateur majeur des dépenses de consommation à court terme».

M. Shepherdson estime «inquiétant» que la hausse de la Bourse observée depuis plusieurs mois ne se soit pas répercutée sur cette composante, comme c'est le cas normalement.

D'une manière générale, les économistes estiment que les dépenses de consommation, moteur traditionnel de l'économie américaine, devraient avoir contribué à la croissance du produit intérieur brut (PIB) américain au troisième trimestre (dont la première estimation officielle est attendue demain).

Selon Brian Bethune, du cabinet IHS Global Insight, la baisse de la confiance des ménages renforce l'idée que «la consommation ne sera pas vraiment un moteur de reprise au-delà du troisième trimestre».

Elsa Dargent, économiste de Natixis, estime pour sa part que la baisse de l'indice du Conference Board, «présage d'une nouvelle montée du chômage en octobre», alors que le taux de chômage est déjà au plus haut depuis plus de 26 ans, à 9,8%.