Actuellement, Québec est forcé de mettre près de 10 cents de côté pour payer les intérêts de sa dette pour chaque dollar que les contribuables lui versent. Dans quatre ans, ce sera près de 14 cents.

Les documents du ministère des Finances attribuent cette hausse à trois facteurs: d'abord, à la hausse prévue des taux d'intérêt; ensuite, à l'augmentation de la dette; enfin, à l'impact des pertes de la Caisse de dépôt en 2008. Impossible de savoir, auprès des fonctionnaires, la part de chacun de ces facteurs.

«Oui, la dette du Québec est trop élevée», a indiqué hier le ministre des Finances, Raymond Bachand. Selon les derniers chiffres publiés par Québec, ceux du printemps derniers, la dette brute de la province est de 151,4 milliards, soit 49,9%. Elle montera à 170 milliards en 2010-2011, soit 54% du PIB, c'est-à-dire la valeur de l'ensemble des biens et services produits sur le territoire.

Mais le ministre Bachand préfère parler de la «dette représentant les déficits cumulés», qui exclut notamment les dépenses d'infrastructures, envoyées directement à la dette.

Cette addition de déficits cumulés a atteint 98,5 milliards à la fin mars, soit 32,4% du PIB, de loin la pire performance des provinces canadiennes. En fait, la moyenne des provinces, excluant le Québec, est de 7,9% du PIB. «Un endettement similaire à la moyenne des autres provinces signifierait près de 90 milliards de dollars en moins sur la dette du Québec, soit une réduction de 91% par rapport à la dette actuelle», écrivent les fonctionnaires des Finances dans les documents publiés hier.

Actuellement, le gouvernement Québécois peut financer ses nouveaux emprunts à un taux d'environ 4,5%.

Ces faibles taux ont permis à Québec de réduire de 5,4% les intérêts sur sa dette par rapport à l'an dernier. En 2009-2010, les Québécois auront collectivement payé 6,2 milliards en intérêts.

L'an prochain, le bond sera de près de 10%, à 6,8 milliards, ce qui en fait le troisième poste de dépenses le plus important après la santé et l'éducation.