Une soixantaine d'employés de la force policière étaient massés dans la cafétéria du quartier général du SPVM pour écouter en direct la conférence de presse du maire Gérald Tremblay, hier après-midi. Lorsque, au terme d'un long préambule, il a annoncé avoir choisi Marc Parent, ils ont spontanément applaudi.

Le choix de M. Parent comme nouveau directeur du SPVM a été accueilli avec enthousiasme par les policiers de la base et les partis de l'opposition, hier. Ils voient en lui l'homme qui saura changer les choses dans la force policière.

Le critique de Vision Montréal en matière de sécurité publique, Réal Ménard, a vanté la vision communautaire du nouveau directeur et sa proximité avec les policiers de la base. Selon lui, la candidature de M. Parent sera aussi bien reçue des communautés culturelles en raison de son ouverture en matière de profilage racial.

«Le prochain chef de police devra reconnaître qu'il existe du profilage racial, il devra nous dire comment il se situe dans ce dossier, a-t-il affirmé. Mais je suis convaincu que M. Parent aura une attitude beaucoup plus ouverte que son prédécesseur.»

Même son de cloche à Projet Montréal, où l'on se réjouit que le maire ait préféré M. Parent au numéro trois du SPVM, Jean-Guy Gagnon, perçu comme le candidat de la continuité. «On ne change pas un bateau de 7200 personnes du jour au lendemain, a indiqué le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez. Mais je pense que M. Parent a une sensibilité urbaine approfondie et qu'il est capable d'adapter la police aux enjeux qui surgissent.»

Aversion

La Fraternité des policiers n'a jamais caché son aversion pour la candidature de M. Gagnon, perçu comme étant trop proche d'Yvan Delorme, dont le règne a été marqué par des relations de travail difficiles. Mais son président, Yves Francoeur, a réagi sobrement à la décision du maire.

Dans un communiqué, il a invité le nouveau directeur à régler le problème de «sous-financement» du corps de police, en réclamant davantage de ressources aux élus.

«Le prochain directeur a de grands défis devant lui, a indiqué M. Francoeur. Le premier de ces défis, c'est de redonner au SPVM les ressources nécessaires pour faire face à la réalité montréalaise.»