Le compte à rebours en vue du retrait des forces internationales en Afghanistan est commencé, mais les conditions du succès sont en train de se mettre en place, a affirmé jeudi le général David Petraeus, chef du commandement central des forces armées américaines.

Le général Petraeus avait été invité à Ottawa par la Conférence des associations de défense à l'occasion de son assemblée annuelle, qui réunit officiers de haut rang et représentants de l'industrie militaire.

«Il y a un compte à rebours afghan, il y a un compte à rebours à Washington, il y en a un aussi à Ottawa et dans d'autres capitales, a-t-il dit. Nous en sommes conscients et nous sommes réalistes : il faut passer à l'action.»

En décembre, le président Obama a annoncé que, à partir de juillet 2012, le commandement américain commencerait à passer le pouvoir aux autorités afghanes. «Cela se fera en tenant comptes des aptitudes locales et de l'état des forces afghanes, district par district», a dit le général Petraeus.

Le retrait canadien est prévu pour juillet 2011. Cette semaine, les Pays-Bas ont annoncé leur retrait après la chute de la coalition gouvernementale, incapable de s'entendre sur une prolongation de la mission. En revanche, le nombre de soldats américains continuera de croître jusqu'au mois d'août prochain.

Le général Petraeus a soigneusement évité de se prononcer sur les conséquences du retrait canadien. Mais selon lui, il est encore possible d'atteindre des objectifs «réalistes» dans l'année qui vient.

«Il y a eu plusieurs changements depuis un an, dit-il. Dans l'organisation, les personnes, les concepts et les ressources.»

«Il y a un travail énorme à abattre et il y a des combats très durs à l'horizon. L'année 2010 va être difficile. La situation va empirer avant de s'améliorer.»

Mais il voit des signes encourageants. «Il y a moins de victimes civiles même si nos opérations militaires s'intensifient, dit-il. C'est le fruit de nos nouvelles directives tactiques. Elles établissent clairement que nous ne pouvons pas affirmer avoir un succès tactique s'il y a mort de civils, car cela entraîne des reculs stratégiques.»

C'est ainsi que le général Petraeus espère que la force multinationale pourra faire mentir l'histoire et réussir là où toutes les autres forces d'occupation en Afghanistan ont échoué.

«Les Soviétiques ont fini par perdre l'appui du peuple, dit-il. Nous avons tous étudié ce qu'ils ont fait - eux, les Britanniques et les autres avant. Nous avons remonté jusqu'à Alexandre le Grand. Justement, nous entreprenons le plus gros boom de construction depuis l'époque d'Alexandre.»