Au cours d'un événement public hier soir à Québec, l'ancien premier ministre du Québec, Lucien Bouchard, a déclaré que la souveraineté n'est pas réalisable dans un avenir prévisible. À ses yeux, l'indépendance n'est donc pas la solution aux problèmes graves qui confrontent la province : santé, éducation, finances publiques.

Les conditions gagnantes

S'il est exact que le projet souverainiste est irréalisable, je ne crois pas que ce soit une situation temporaire. Le projet souverainiste est une impasse et il est temps que nous passions à autre chose, quelque chose de plus constructif. Nous ne sommes pas dans une situation de «tout ou rien» comme le croient les souverainistes qui restent braqués sur cette alternative fallacieuse. Le déni de la dernière défaite souverainiste lors du référendum de 1995 et le blocage politique qui en est résulté, dû pour une bonne part à Lucien Bouchard lui-même, doit être brisé ou nous aurons à en payer le prix. En d'autres termes, le jeu n'en vaut pas la chandelle. Il est temps de redéfinir nos enjeux politiques, de les mettre à jour, mais surtout d'avoir le courage des remises en question non seulement sur les détails du projet souverainiste, mais sur ses prémisses. Il faut sortir de cette impasse qui nous divise et épuise nos forces depuis trop longtemps. «Quel impact ceux-ci auront-ils sur le débat public au Québec?» Les propos de M. Bouchard ne sont pas nouveaux. N'a-t-il pas déjà été et est encore en faveur de «conditions gagnantes»? Il ne dit pas autre chose, il ne fait qu'énoncer que de telles conditions ne seront pas présentes dans un avenir prévisible et que nous devons mettre la priorité sur ce qui est important. Et le projet souverainiste ne l'est plus à mon avis. «M. Bouchard devrait-il revenir en politique, fonder un nouveau parti?» Non et il ne le fera pas. - Claude LaFrenière, Québec

Oui, il a raison!

Je trouve que le PQ est complètement décroché de la réalité d'aujourd'hui. L'indépendance et l'écologie, ça résume la vision 2010 du PQ. Le développement économique de nos richesses naturelles devrait être la priorité numéro un au Québec. L'hydro-électricité, les mines, le bois, etc., c'est l'avenir et de notre pays et de notre province. - Daniel Thibodeau



Le Sauveur crucifié


En l'an 2000, en quittant la vie politique, Lucien Bouchard avait affirmé que le Québec était ingouvernable et que son parti ne l'était guère davantage. Dix ans plus tard, brisant son devoir de réserve, il rebondit dans la vie politique du Québec pour affirmer que l'indépendance du Québec est irréalisable. Mathématiquement, l'ancien Premier ministre a parfaitement raison. La dénatalité du peuple québécois joue contre lui et les problèmes financiers auxquels il devrait faire face dans un Québec indépendant seraient sans doute insurmontables. Si Pauline Marois prévoyait cinq ans de turbulence suite à un référendum positif, Lucien Bouchard, lucide et prévoyant, sans le dire ouvertement, insinue que l'aventure pourrait être plus coûteuse que certains visionnaires optimistes péquistes le laissent présumer. Les péquistes ont sans doute oublié, dans leurs commentaires plus ou moins acerbes au sujet de la sortie politique de l'ancien leader bloquiste et péquiste, que c'est en recourant à lui, lors du plébiscite de 1995, que cette consultation a été sauvée in extremis. Aujourd'hui, visant à prendre le pouvoir dans quelques années, ces derniers le désavouent et le crucifient sur la place publique. De sauveur qu'il était, Lucien Bouchard est devenu le judas des temps nouveau. Ce peuple ingouvernable a besoin d'un bouc émissaire. Il se console ainsi de ses échecs historiques en les mettant sur les épaules d'un Simon de Cyrène. Il se déresponsabilise ainsi et peut continuer à se divertir, crever dans l'indifférence et le divertissement. - Nestor Turcotte

Bien faire

De grâce, ne perdons pas de temps à soupeser la montée de lait de cet homme qui n'a jamais digéré son passage à vide au PQ. Bien faire... et laisser braire. - Michel Saint-Laurent



Où est Lucien Bouchard


Cher monsieur Bouchard, je crois que vous avez beaucoup plus reçu, en termes de notoriété et de crédibilité, que ce que vous avez donné en termes d'efficacité et de compétence.  Néo-libéral sur le plan économique, conservateur sur le plan politique, indépendantiste sur le plan idéologique et polémiste entre les débats, je me pose la question, à l'instar de la bande dessinée bien connue: mais où est donc Lucien Bouchard? - Serge Simard, Montréal



La crisette de Lucien Bouchard


Il est triste d'une part de voir et d'entendre Lucien Bouchard faire une crisette à Pauline Marois au sujet des accommodements raisonnables quand il s'agit plutôt de dénoncer les privilèges que certains s'octroient sur le dos de la population du Québec. Il étale son frère Gérard en victime en évoquant l'allusion à Elvis Gratton, allusion qui émane pourtant d'un interviewer, mais que M. Bouchard attribue malencontreusement à la chef du Parti Québécois. Il fait de ces accommodements une querelle personnelle et invente la laïcité religieuse. D'autre part, qu'est-ce qui peut bien motiver Lucien Bouchard à s'en prendre à Madame Marois et au Parti qui travaille à guider le Québec vers sa souveraineté ainsi qu'à la défense des valeurs de la Révolution tranquille? Lorsque M. Bouchard dit qu'il ne verra pas l'indépendance de son vivant, il pourrait ajouter «après moi le déluge». Par ses propos, il vient de jeter le bébé avec l'eau du bain. Parce que lui a échoué à mener le Québec à son indépendance, il croit que personne d'autre ne le pourra? Il me semble étrangement qu'il a plutôt en ce moment, un urgent besoin de faire parler de lui. Enfin, faut-il ajouter que sa carrière politique se termine comme elle a commencé, c'est-à-dire avec l'échec du Lac Meech. Il préfère s'accommoder avec les « lucides raisonnables » qui ont toujours manipulé soit les partis politiques ou les institutions économiques alors que le mépris de notre peuple est manifeste aux Jeux de Vancouver illustrant l'hypocrisie du gros LOVE-IN organisé par nos adversaires du dernier référendum. - Sylvia Pelletier, Gatineau

Un peu d'idéal

Quand un homme de sa stature perd tout idéal, il faut admettre que c'est un peu surprenant. Sans doute, cela peut s'expliquer par le phénomène du vieillissement et par la frustration personnelle ressentie à la suite de la fameuse Commission Bouchard Taylor. Sur le fond, il ya des problèmes à régler au Québec et les commentaires de Lucien Bouchard devraient viser d'abord et avant tout le gouvernement en place qui dirige ou devrait le faire depuis sept ans, ayant promis de briller parmi les meilleurs. Les échecs s'accumulent et le laxisme s'installe en maître depuis ce temps: réingénierie de l'état bousillée, fiasco de la Caisse de Dépôt, accommodements déraisonnables, baisse des impôts et de la TPS, scandales répétés dans la construction, amiante. Assez, c'est assez! Voilà que nous devrons nous attaquer au déficit. C'est évident, mais il faudra avoir en place des gens crédibles pour le faire. Cela fait partie des conditions gagnantes. Malheureusement, peu de partis nous présentent des alternatives emballantes. Si M. Bouchard est sérieux qu'il fasse un retour dans l'arène.  - Yves Turenne



Le manque de courage d'un lucide...


Lucien Bouchard rate sa cible lorsqu'il s'en prend au PQ et à la souveraineté, alors qu'il devrait plutôt s'en prendre à Jean Charest et au PLC pour leur totale inaction et aveuglement volontaires face aux problèmes du Québec, depuis qu'ils sont redevenus majoritaires en 2008. En effet, Jean Charest était beaucoup plus efficace et connecté sur les problèmes du Québec, lorsqu'il était à la tête d'un gouvernement minoritaire pendant 1 1/2 ans, et qu'il y avait trois paires de mains sur le volant. Mais, il a déclenché des élections en 2008, prétextant qu'il devait absolument être le seul à avoir les deux mains sur le volant, afin de pouvoir s'occuper adéquatement des problèmes du Québec! Or, depuis qu'il est le seul à avoir les deux mains sur le volant, le Québec a connu un déficit record, les finances publiques sont dans le rouge, la Caisse de dépôt a eu des pertes records de 40 milliards de dollars soit 17 milliards de plus que la moyenne des institutions équivalentes dans les autres provinces, et les investissements dans les infrastructures au Québec coûtent 35% plus cher que dans les autres provinces. Et que fait Jean Charest? Il s'entête obstinément à ne pas vouloir tenir une enquête publique sur l'industrie de la construction ainsi que sur la Caisse de dépôt, alors que la population exige des comptes, afin d'expliquer ces anomalies inacceptables au Québec, en ces temps économiques difficiles où tout le monde est appelé à faire sa part. De plus, Jean Charest pousse l'odieux en adoptant un discours souverainiste à la place du PQ, et en se chicanant sans cesse avec le fédéral sur tout et sur rien, créant ainsi une diversion efficace, mais totalement irresponsable, lui permettant une fois de plus, de fuir ses propres responsabilités envers le Québec. Bref, Jean Charest n'a jamais été aussi NOCIF pour le Québec, que depuis qu'il est «le seul à avoir les deux mains sur le volant». Et c'est cette attitude irresponsable de Jean Charest et de son gouvernement face aux problèmes actuels du Québec, que Lucien Bouchard devrait vivement dénoncer!  - Julie St-Hilaire, Québec

Occupons-nous des vraies choses

Membre du Parti québécois depuis longtemps, personnellement je suis d'accord avec Lucien Bouchard. Le Québec doit s'occuper des vraies choses et le débat constitutionnel peu attendre, nous n'avons pas en ce moment les moyens et la capacité de mettre en branle un projet d'une aussi grande envergure. Il est temps de faire le ménage dans nos programmes de bases comme la santé, l'éducation et les finances publiques. M. Bouchard est le dernier chef du PQ que j'aurais suivi les yeux fermés... - Patrice Hovington, Saint-Zotique

Du cran et de l'audace

La souveraineté du Québec sera réalisable dans la mesure où les Québécois auront du cran et de l'audace. Or, les deux font cruellement défaut pour le moment! Il faut également avoir l'amour de la patrie, sentir dans notre for intérieur que le Québec est notre pays! Pour le moment, c'est le chacun-pour-soi qui prime! Les Québécois sont trop centrés sur leur petite personne pour que la souveraineté se réalise dans un avenir proche, malheureusement! Pendant ce temps, l'Ouest Canadian nous dit ouvertement f... y... en bafouant le fait français aux Jeux olympiques! M. Bouchard sonne une cloche en disant que la société québécoise est confrontée à de graves problèmes, présentement! Québécois, réveillez-vous! Notre société déraille!  - Claude Moquin, Montréal



Bouchard dit tout haut, ce que beaucoup pensent tout bas


Je suis de la dernière cuvée de « baby-boomers » et j'ai moi aussi bu et fêté l'élection de René Levesque et du Parti québécois. J'ai grandi dans une famille souverainiste de l'après-guerre. L'une de mes tantes se faisait martyre de la cause en exigeant d'être servie en français chez Eaton; cela en 1950. Dans mes cours d'histoires, une nation était reconnue comme telle avec une population distincte, avec une religion et langue distincte de ses voisins et avec un territoire bien délimité. Que reste-t-il de tout cela maintenant; l'anglais et le mandarin sont les langues mondialement reconnues, l'Internet a ouvert les frontières et les leviers économiques sont devenus mondiaux. Ce n'est pas une question d'être souverainiste ou fédéraliste ou pacifiste ou créditiste. Quel genre de planète laisserons-nous à nos enfants blancs et noirs, nos enfants catholiques, anglicans, musulmans, bouddhistes ou autres? La nation est devenue tellement plus grande que nos petites frontières provinciales, la vraie nation maintenant se retrouve sur une grosse boule nommée Terre. Il fut un temps ou le rêve de René Levesque était réalisable, mais pas assez de citoyens ont voté Oui donc maintenant, ne cherchons pas à perdre un autre référendum et accuser le vote ethnique et les capitaux de le voler. Personne ne bâtit un pays avec 50,001% du vote et en se foutant de la réalité mondiale. S'il vous plait, mettons nos énergies aux nouveaux défis de ce monde et merci M. Bouchard de nous le rappeler. - Bernard Foisy

Il aurait dû se taire

L'honorable Lucide Bouchard insulte notre intelligence. Sa sortie en règle contre Pauline Marois et contre le PQ est simplement un règlement de compte et une vengeance de bas étage. M. Bouchard a toujours été un politicien autoritaire et autocratique qui n'acceptait pas les idées des autres membres de son parti et qui pensait être le seul à détenir la vérité politique au Québec.  Rappelons-nous que M. Bouchard avait quitté le navire parce que le Parti québécois ne lui avait pas accordé le soutien sans réserve qu'il désirait. M. Bouchard est un homme amer et frustré qui n'a jamais accepté ses revers politiques à l'intérieur même de son propre parti. Alors, pour la question de l'ouverture politique, il n'a absolument aucune leçon à donner à qui que ce soit. Il aurait dû se taire! - André Delisle

Place à une nouvelle formation

Lucien Bouchard met la table pour la création d'une nouvelle formation politique de droite (de type ultraconservatisme fiscal) auquel viendront bientôt se joindre les Joseph Facal, Philippe Couillard et  François Legault. La plate-forme électorale sera simple pour ne pas dire simpliste: priorité absolue à l'assainissement des finances publiques. Ils martèleront sans cesse «lucidement» que c'est là la seule façon pour le Québec de dégager la marge de manoeuvre nécessaire pour lui permettre de relever les défis de l'éducation, de la santé, de la dette et du vieillissement de la population. Bref, la seule façon de réunir les nouvelles conditions gagnantes. Je vois déjà se profiler à l'horizon un gigantesque programme d'austérité sur une génération où l'on se rappellera de la politique de l'atteinte du déficit zéro des années 90 comme des bons vieux jours. Faut croire que les conditions gagnantes ont changé. Exit la souveraineté. Il est désormais plus important pour le Québec de rembourser ses dettes que de préserver son identité nationale. Plus important de trouver des accommodements raisonnables avec ses créanciers que de débattre de la sempiternelle question nationale et défendre le fait français en Amérique. Pas très sexy comme programme! Alors, comment rallier l'électorat? Par la politique de la peur et l'art subtil de la démagogie oratoire! Un terreau fertile où M. Bouchard excelle. - René Latendresse, Montréal