Une centaine de manifestants ont souligné le 31e anniversaire de la révolution islamique iranienne, ce midi à Montréal, dénonçant «l'intégrisme qui dirige l'Iran».

«Le peuple iranien ne veut plus de ce régime, a expliqué Sharam Golestaneh, de l¹Association des Iraniens démocrates. Nous ne demandons pas une intervention militaire, mais il faut appuyer le peuple iranien dans sa lutte pour la liberté et la démocratie.»

M. Golestaneh souligne que puisque les Iraniens n'ont pas la liberté de manifester dans les rues de Téhéran, c'est le devoir des expatriés de dénoncer le régime. Ceux qui ont répondu à l'invitation tenaient des pancartes avec les visages de prisonniers politiques, ou de membres de l'opposition en exil.

Selon Sharam Golestaneh, c'est la répression qui explique que les manifestations contre le régime lors de l'anniversaire de la révolution ont été plus petites que prévues en Iran, ce jeudi.

«Gmail et Twitter étaient bloqués par le gouvernement, note-t-il. C'était très difficile pour eux de s'organiser contre la répression.»

Ahmadinejad bluffe-t-il?

L'anniversaire de la révolution islamique coïncide avec une radicalisation du discours à Téhéran. Le président Mahmoud Ahmadinejad a en effet annoncé cette semaine que le pays était capable de produire de l'uranium enrichi à plus de 80%. Il s'agit du seuil nécessaire pour produire une bombe atomique.

Le président s'est toutefois empressé d'ajouter que l'Iran ne prévoyait pas produire une telle bombe.

L'annonce a provoqué des remous dans l'opinion internationale. Dans un communiqué, le premier ministre Stephen Harper a d'ailleurs condamné jeudi la fabrication d'uranium enrichi par l'Iran, l'invitant à «cesser de défier la communauté internationale» et à «mettre fin à ses activités d'enrichissement».

Hier, par contre, plusieurs experts ont dit douter de la capacité réelle de l'Iran de produire de l'uranium enrichi. «Les experts sont unanimes pour estimer que l'Iran n'a pas la capacité d'enrichir l'uranium à 20%», a dit à l'AFP Karim Pakzad, chercheur à l'IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques) à Paris.

«En termes politiques Ahmadinejad bluffe parce que le gouvernement iranien est fragilisé à l'intérieur du pays», estime-t-il.