Des employés du Mouvement Desjardins ont manifesté samedi à Rimouski pour exprimer leur mécontentement en matière d'équité salariale.
Même si ce rassemblement s'est tenu au Bas-Saint-Laurent, la directrice du syndicat local des employés, Louise Dufour, affirme que la situation est la même dans tout le Mouvement Desjardins au Québec. Un plan d'action a été élaboré et d'autres activités de revendications se tiendront pour dénoncer ce qu'elle qualifie de mépris envers les travailleurs, composés à 85 pour cent de femmes.
«L'entreprise se fonde pourtant sur des valeurs de transparence et d'altruisme, à l'image des fondateurs du Mouvement. Elle dit aussi vouloir travailler à bâtir l'avenir. Avant de penser à demain, il faudrait s'occuper des femmes qui y travaillent», juge Mme Dufour.
Selon Mme Dufour, l'équité salariale demeure un dossier non réglé. Elle déplore que malgré l'arrivée en poste d'une femme à la tête du Mouvement Desjardins, la question évolue difficilement.
«On aurait cru que le dossier débloquerait avec l'arrivée de Monique Leroux il y a un peu plus d'un an. Nous ne comprenons pas pourquoi elle ne se sent pas interpellée», indique Louise Dufour.
La présidente du Mouvement Desjardins est directement visée et ses employés s'expliquent mal pourquoi elle fait la sourde oreille à leur revendication, malgré l'existence d'une loi au Québec.
A cet égard, la présidente syndicale soutient que la mesure législative mise de l'avant par Québec manque de mordant et que son employeur s'en désiste.
Au cours des dernières années, Desjardins a fait en sorte de reconnaître l'expérience et la scolarité des gens, mais selon Mme Dufour, ces mesures aussi attendues et désirées soient-elles, n'ont rien à voir avec l'égalité salariale.
«Il y a eu des réajustements en 2003, mais ce n'est pas un règlement de l'équité salariale qui est une discrimination envers les femmes», insiste Mme Dufour.
Elle maintient qu'un pas de plus doit être franchi puisque l'égalité salariale n'est pas tant une condition de travail qu'un droit.